La campagne de vaccination contre le Covid-19 a officiellement débuté en France depuis le 27 décembre 2020. Pourtant, même si les doses sont arrivées, seulement quelques centaines de personnes se sont vues administrer le traitement, d'après le ministre de la Santé. Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève, était l'invité lundi d'Europe Soir. Il est revenu sur la lenteur de la vaccination en France par rapport à ses voisins européens, l'attribuant à la prudence et la peur de ses dirigeants.
"Je pense que tout ça est lié au traumatisme qu'ont eu les dirigeants français avec quelques fiascos récents en matière de vaccination. La campagne pour le H1N1 avait été orchestrée avec force vaccinodromes et militaires et n'avait pas du tout rencontré les Français, puisque seulement 10% d'entre eux s'étaient faits vacciner", a souligné l'épidémiologiste.
"Une peur paralysante des dirigeants"
"Il y a eu aussi le scandale de la vaccination contre l'hépatite B qui, en fait, n'en était pas un et qui s'est dégonflé. On a cru qu'il y avait une épidémie d'effets indésirables très graves, dont des scléroses en plaques, mais aucun pays au monde n'a réussi à retrouver ce type d'association qui était en fait fortuite. Tout cela a probablement un peu traumatisé les dirigeants".
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Pour l'épidémiologiste, la peur des gouvernants est responsable de la lenteur de la campagne de vaccination actuelle : "Cette peur aujourd'hui est paralysante. Parfois elle est bonne conseillère, lorsqu'elle fait prendre des précautions. Mais là, il faut au contraire de l'ambition".