Matteo Salvini et Marine Le Pen 1280 1:50
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avec AFP
Marine Le Pen s'est affichée samedi avec son allié Matteo Salvini à Milan, avec dix autres partis, pour un important rassemblement à une semaine des élections européennes. 

Marine Le Pen a symboliquement "prêté" samedi à ses alliés nationalistes réunis à Milan l'hymne français de la Marseillaise, considérant que "le jour de gloire" des patries était "arrivé", dans un discours aux accents très identitaires. "Nous vous la prêtons pour dire aujourd'hui, allons enfants des patries, le jour de gloire est arrivé", a déclaré la cheffe du Rassemblement national, sur la place du Duomo, où étaient réunis une douzaine de formations souverainistes et identitaires d'Europe, à l'invitation du chef de la Ligue Matteo Salvini.

La dirigeante de l'extrême droite française, au coude à coude dans les sondages en France pour les élections européennes du 26 mai avec la liste soutenue par le président français Emmanuel Macron, a fustigé une "oligarchie sans repères, sans racines, sans âme, qui nous dirige avec, pour seule ambition, la soumission et la dilution de nos nations". "Nous disons non à cette immigration qui submerge nos pays et qui met en danger la sécurité de nos peuples, nos comptes sociaux et nos valeurs de civilisation", a-t-elle lancé, en invoquant une Europe "plurimillénaire", "fille d'Athènes et de Rome, de la chrétienté et des Lumières".

"Nous voulons vivre en France comme des Français"

L'Europe est "la fille des bâtisseurs du Duomo (la cathédrale de Milan, ndlr) et de Notre-Dame de Paris, de Léonard de Vinci et de Jeanne d'Arc", a-t-elle ajouté. "Jamais nous n'accepterons d'être dépossédés de ce matériel et immatériel", appelant à sa "grande "alliance européenne des nations". "Nous voulons vivre en France comme des Français, en Italie comme des Italiens et plus largement en Europe comme des Européens", a martelé Marine Le Pen.

Elle a également dénoncé une "Union européenne qui fait souffler sur l'Europe les vents mauvais de la mondialisation sauvage" et défendu la "liberté pour chaque peuple de décider pour lui-même, [...] de choisir ses coopérations, de définir ses protections". Pour elle, "l'Europe ne trouve sa force, et donc demain sa puissance, que dans les nations qui la composent". 

 

Matteo Salvini appelle à battre la gauche

"Sur cette place, il n'y a pas d'extrémistes, il n'y a pas de racistes ou de fascistes", a lancé Matteo Salvini aux dizaines de milliers de ses partisans rassemblés sous la pluie sur la grande place du Duomo. "Les extrémistes sont ceux qui ont gouverné l'Europe pendant 20 ans au nom de la pauvreté et de la précarité", a-t-il ajouté face aux banderolles bleues de son parti et quelques drapeaux français de militants du Rassemblement national de Marine Le Pen.

Le patron de la Ligue, qui est aussi vice-Premier ministre, a appelé les électeurs à se mobiliser en masse le 26 mai pour dépasser "la gauche" aux élections européennes et tourner le dos au passé. "Le choix est entre le passé et l'avenir, entre la rue et les salons des milieux d'affaires", a-t-il lancé. Vrai star de ce rassemblement d'une douzaine de partis de la droite nationaliste, Matteo Salvini a multiplié les références à la religion catholique et aux racines judéo-chrétiennes de l'Europe, brandissant un rosaire et invoquant la Vierge Marie.