"Le grand débat n’est pas un grand sondage, c'est une photographie globale de la société française", explique Jean-Paul Bailly

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Jean-Paul Bailly, l’un des garants du grand débat national, choisi par Matignon, était l'invité d'Europe 1, mardi matin, à quelques heures de dévoiler son rapport sur le déroulement du grand débat.
INTERVIEW

Jean-Paul Bailly, ancien président de la Poste et de la RATP, est l’un des garants du grand débat national, choisi par Matignon mi-janvier. Mardi matin, à quelques heures du discours d’Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale, il présentera, avec ses quatre collègues garants, son rapport sur le déroulement du grand débat. Mais avant cela, il était l’invité d’Audrey Crespo-Mara sur Europe 1.

Habitué du dialogue social quand il dirigeait La Poste et la RATP, Jean-Paul Bailly conseille deux choses à Emmanuel Macron : "d’abord bien calibrer les décisions de court terme, qui ont forcément une dimension symbolique. Deuxièmement, il devrait bien préparer la manière dont on va mettre un œuvre les décisions qui demandent plus de réflexion."

"Construire les éléments d’un nouveau contrat pour la Nation"

L’objectif de la majorité, selon lui, doit être  de prouver aux citoyens qu’ils "interviennent dans les décisions. Il y a plusieurs méthodes : le référendum ou un élargissement de la proportionnelle. Mais il y a aussi les assemblées citoyennes, tirées au sort, qui présentent l’avantage  d’être à la fois totalement représentative et totalement délibératives". Et Jean-Paul Bailly d’ajouter que "c’est une bonne idée pour accompagner des projets ou la préparation de certaines lois".

L’organisation du grand débat a coûté 12 millions et sa principale conclusion est que les Français veulent payer moins d’impôts. Etait-ce nécessaire d’en passer par là pour arriver à cette fin ? "On aurait pu se dire, sur ce point-là, qu’un sondage aurait pu faire l’affaire mais l’objectif du grand débat est très différent, ce n’est pas un grand sondage : il permet de faire une photographie globale de la société française avec ses priorités, ses accords, ses désaccords, ses contradictions…  Et c’est sur la base de cette vision globale que doit se construire les éléments d’un nouveau contrat pour la Nation".