Publicité
Publicité

L'Assemblée rejette la première motion de censure et adopte le budget de l'Etat

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min
L'Assemblée nationale rejette la première motion de censure et adopte le Budget de l'Etat.
L'Assemblée nationale rejette la première motion de censure et adopte le Budget de l'Etat. AFP / © JULIEN DE ROSA / AFP

François Bayrou a engrangé mercredi un premier succès, avec le vote par l'Assemblée du budget de l'Etat, grâce à la neutralité des socialistes qui ont décidé de ne pas voter une motion de censure contre son gouvernement.

La gauche amputée de la majorité du PS n'a pas réussi mercredi à faire adopter une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, qui avait engagé sa responsabilité sur le budget de l'État lundi. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la motion de censure déposée par des élus LFI, communistes et écologistes, alors qu'il aurait fallu 289 voix pour faire tomber le gouvernement.

"Ce budget est une étape d'urgence"

 

Ce vote permet l'approbation par l'Assemblée nationale du budget de l'Etat pour 2025. Le Sénat se prononcera dès jeudi, et ce vote très vraisemblablement favorable actera l'adoption du texte par le Parlement.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Ce budget est une étape d'urgence", a soutenu devant les députés le Premier ministre, qui se projette déjà pour l'après, en promettant une réforme de l'Etat et des mesures d'"ordre et d'autorité".

Les groupes PS et du Rassemblement national avaient annoncé qu'ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

François Bayrou devait affronter dans la soirée une deuxième motion de censure, consécutive au 49.3 engagé sur la première partie du budget de la Sécurité sociale. Celle-ci n'a pas plus de chance que la première d'être votée.

L'objectif affiché par l'exécutif est de ramener, avec le budget 2025, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.

La suite après cette publicité

Les écologistes et les communistes avaient opté pour la censure, comme les Insoumis. Le PS a choisi, de son côté, de négocier pendant des semaines avec le gouvernement pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l'Education.

Un "naufrage de la démocratie" selon une députée de LFI

En présentant la motion, la présidente LFI de la commission des Affaires économiques Aurélie Trouvé a fustigé le "budget le plus austéritaire du XXIe siècle", avec "la plus forte baisse de dépenses que la France ait jamais connue depuis 25 ans".

Dénonçant un "naufrage de la démocratie", elle a invité les oppositions à voter la censure, "seule façon" d'exprimer leur rejet du gouvernement. 

Prenant la parole à sa suite, le député PS Emmanuel Grégoire a dû affronter les huées des bancs Insoumis. "J'entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just. Je veux leur dire très amicalement que ce n'est ni dans l'outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction", a-t-il affirmé, avant d'ajouter: "Le bruit et la fureur fragilisent les combats". 

Soulignant que le vote des socialistes "ne vaut nullement adhésion" à la politique de François Bayrou, il a réaffirmé que ces derniers déposeraient à l'issue du débat budgétaire une motion de censure portant "sur l'ensemble de (sa) politique et en particulier sur les graves entorses au pacte républicain qu'elle incarne".

Les socialistes ont annoncé le dépôt de cette motion contre la "trumpisation du débat public", en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le "sentiment de submersion" migratoire.

La ministre des Comptes publics promet de suivre rigoureusement "l'exécution budgétaire"

S'il considère que la copie n'est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu'il ne censurerait pas au nom de "l'intérêt général" de doter le pays d'un budget. Six députés socialistes sur 66 ont toutefois bravé la consigne.

Au nom du RN, qui a aussi écarté un vote de la censure, le député Yoann Gillet s'est montré très critique vis-à-vis d'un budget qui prévoit "d'augmenter la pression fiscale" et jugé que le "salut" ne viendrait pas "d'une censure proposée par des imposteurs" mais d'une "prochaine dissolution".

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis de suivre rigoureusement "l'exécution budgétaire" en 2025 pour "tenir cette cible de 5,4%" et tirer "les leçons de ce qui s'est passé l'année dernière" lorsque l'exécutif avait laissé déraper le déficit.

A la fin de cette journée chargée, François Bayrou devrait engager une nouvelle fois la responsabilité de son gouvernement par un autre 49.3 --avant un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine--, toujours sur le budget de la Sécurité sociale. Avec donc au total, quatre motions de censures à esquiver sur le budget.