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Emmanuel Duteil, édité par A.H.
En se refusant à commenter chaque mois les chiffres du chômage, l'équipe d'Emmanuel Macron veut éviter un rituel qui peut devenir piégeux.

Qu'on se le dise : la nouvelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ne commentera pas, chaque mois, les chiffres du chômage. Cette nouveauté a été annoncée mercredi après midi. Pourtant, la tendance est plutôt bonne sur le front de l'emploi : après la hausse de mars, le mois d'avril enregistre 36.300 chômeurs de moins. 

Ne pas reproduire la même erreur que François Hollande. Deux raisons principales expliquent ce changement, et la première est purement politique. En effet, ces chiffres mensuels ont été le boulet du quinquennat de François Hollande, qui avait promis dès 2013 que la tendance allait s'inverser. Pour Emmanuel Macron, pas question d'avoir ce projecteur chaque mois.

Des chiffres moins représentatifs que ceux de l'Insee. Pour s'y soustraire, le gouvernement a une excuse, et c'est la deuxième raison : ces chiffres mensuels seraient moins représentatifs de la tendance que les chiffres trimestriels de l'Insee. Sur ce point, tout le monde est d'accord. En effet, chaque mois, le ministère de l'Emploi se base sur un pur décompte administratif, avec tous les aléas qui y sont liés, comme l'oubli de déclaration. À l'inverse, l'Insee s'appuie sur une enquête menée tous les trimestres auprès de 110.000 personnes à qui on demande si elles ont travaillé ou pas la semaine précédente. Des chiffres utilisés pour les comparaisons internationales.