La France veut décider «très rapidement» du sort des migrants de l'Ocean Viking

234 migrants sont arrivés à bord de l'Ocean Viking dans le port de Toulon.
234 migrants sont arrivés à bord de l'Ocean Viking dans le port de Toulon. © BENJAMIN GUILLOT-MOUEIX / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP
La France veut décider "très rapidement" du sort des migrants débarqués vendredi du navire humanitaire Ocean Viking dans le port militaire de Toulon, notamment en jaugeant dans un délai de "quarante-huit heures" de la pertinence de leur demande d'asile, ont annoncé les autorités françaises.

La France veut décider "très rapidement" du sort des migrants débarqués vendredi du navire humanitaire Ocean Viking, notamment en jaugeant dans un délai de "quarante-huit heures" de la pertinence de leur demande d'asile, ont annoncé les autorités françaises. Au terme d'un bras de fer diplomatique entre Paris et Rome et d'un long blocage en Méditerranée, où il a secouru 234 personnes au large de la Libye, le navire affrété par l'ONG SOS Méditerranée a pu accoster vendredi matin dans le port militaire de Toulon, dans le sud de la France. 

"Notre objectif est d'engager très rapidement l'ensemble des procédures qui permettront de statuer sur la situation de ces personnes", a déclaré vendredi matin le directeur général des étrangers (DGEF) au ministère de l'Intérieur, Eric Jalon, lors d'un point presse pendant le débarquement de 230 migrants rescapés.

"Exigence de dignité et d'humanité"

"Un entretien sera organisé dans un délai de quarante-huit heures ouvrées" avec l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour décider de la pertinence de la demande d'asile de ces personnes, orientées vers un centre de vacances sur la presqu'île de Giens à Hyères, une commune à l'est de Toulon (sud de la France), a-t-il ajouté. Cet entretien "n'a pas pour objet de statuer sur la demande d'asile mais de déterminer si celle-ci doit être considérée ou non comme manifestement infondée", a insisté le DGEF.

Pour accélérer la procédure, "l'Ofpra a prévu de mobiliser dès ce week-end seize agents pouvant réaliser jusqu'à 90 entretiens par jour", a-t-il déclaré. "Pour les personnes dont la demande d'asile serait manifestement infondée, qui présenteraient un risque sécuritaire, nous mettrons en œuvre (...) les procédures d'éloignement pour qu'elles regagnent leur pays d'origine", a prévenu M. Jalon. À cette fin, "les contacts ont d'ores et déjà été pris avec les pays de nationalités déclarées, pour engager les procédures d'identification et de reconnaissance", a-t-il poursuivi, vantant l'"exigence de dignité et d'humanité", mais aussi de "sécurité, de rigueur et de fermeté" du gouvernement.

Cette "phase" de contrôles et d'entretiens "s'étalera probablement sur plusieurs jours", a pour sa part indiqué le préfet du Var Evence Richard, expliquant lors de la même conférence de presse que le centre de la presqu'île "a vocation à rester ouvert une vingtaine de jours". Deux-tiers des migrants rescapés éligibles à une demande d'asile doivent être relocalisés hors de France dans plusieurs pays européens.