La France "restera" opposée à l'accord UE-Mercosur, assure Emmanuel Macron
En voyage à Marseille vendredi, Emmanuel Macron s'est affiché en opposant du Mercosur "tel qu'il est négocié aujourd'hui'. Le chef de l'Etat a réitéré l'engagement de la France en faveur de l'environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique, plaidant pour des "politiques de biodiversité".
Emmanuel Macron a annoncé que Paris maintiendrait son opposition à l'accord commercial UE-Mercosur, invoquant la protection du climat et de la biodiversité. En déplacement à Marseille, le chef de l'Etat a pris la parole vendredi devant le congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). "La France est contre le Mercosur tel qu'il est négocié aujourd'hui, et nous le resterons très clairement. Pas parce que nous ne sommes pas à l'aise avec nos amis du Mercosur (mais) parce que par définition, cet accord tel qu'il a été conçu et pensé ne peut pas être compatible avec notre agenda climatique et de biodiversité."
Des politiques commerciales "cohérentes"
"Nous ne pouvons pas le conclure aujourd'hui ainsi", a insisté Emmanuel Macron, estimant que "notre politique commerciale doit porter des clauses miroir sur le plan climatique et sur le plan de la biodiversité". "Cela, c'est ce que je veux que la présidence française, aux côtés de nos partenaires, avec la Commission, puisse porter", a-t-il poursuivi : "Nous devons réinventer nos politiques commerciales pour qu'elles soient cohérentes avec nos politiques climatiques, avec nos politiques de biodiversité, c'est une nécessité".
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Conclu en juin 2019 après vingt ans de négociations, ce traité de libre-échange avec les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a suscité une vague de critiques notamment de la part du secteur agricole et des écologistes. Négocié par la Commission européenne au nom des pays de l'UE, le traité ne sera définitivement entériné qu'après avoir été ratifié par les Parlements de l'ensemble des Etats membres. Mais certains pays, dont la France et l'Allemagne, se sont montrés récalcitrants, doutant de l'engagement du Brésil à défendre l'environnement, surtout avec la multiplication des incendies en Amazonie.