«La diplomatie des bons sentiments a échoué» : Bruno Retailleau tacle Jean-Noël Barrot sur sa gestion du dossier algérien
Le ministre de l’Intérieur dénonce "la diplomatie des bons sentiments" et appelle à un changement de ton envers Alger. Une critique qui vise autant le Quai d’Orsay que la ligne de l’Élysée, et qui tend un peu plus les équilibres au sein du gouvernement.
Bruno Retailleau critique les méthodes du Quai d’Orsay et vise Jean-Noël Barrot sur l’Algérie. La sortie du ministre de l’Intérieur ce week-end fait réagir et crispe l’exécutif.
"Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment"
Bruno Retailleau se faisait silencieux ces dernières semaines sur le dossier algérien, espérant une libération de Boualem Sansal lors de la fête de l’indépendance du pays. Celle-ci n’ayant pas eu lieu, le ministre choisit de monter au front. S’il critique Alger, il s’adresse aussi à son collègue du gouvernement, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.
"La diplomatie des bons sentiments a échoué. Il faut changer de ton, assumer un rapport de force", explique-t-il dans les colonnes du Figaro. La réplique du ministre des Affaires étrangères n’a pas tardé. "Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie", écrit Jean-Noël Barrot sur X. Mais cette réponse sèche de celui qui est aussi vice-président du MoDem de François Bayrou n’a que peu d’importance pour Beauvau.
Bruno Retailleau vise en réalité la ligne diplomatique de l’Élysée. Il veut mettre la pression sur Emmanuel Macron, plus que jamais acculé et au plus bas dans les sondages de popularité. L’Élysée n’a fait d’ailleurs aucun commentaire. Mais une séance d’explications aura lieu jeudi au Palais entre les deux hommes.
