Jean Castex confirme une rallonge de 35 millions d'euros pour la culture

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Mathilde Durand , modifié à
Les acteurs de la culture manifestent ce mardi à Paris pour dénoncer des mesures de restrictions "injustes". Le Premier ministre, Jean Castex, confirme sur Europe 1 une nouvelle enveloppe de 35 millions d'euros pour soutenir le secteur. "Il n'y a ni pour le monde culturel, ni pour aucun secteur professionnel la moindre marque de mépris", assure-t-il. 
INTERVIEW

Un secteur en colère. Le monde de la culture a prévu de manifester ce mardi, place de la Bastille. Une date symbolique car les lieux culturels devaient rouvrir au 15 décembre, mais l'objectif des 5.000 cas de Covid-19 par jour, fixé par le gouvernement, n'a pas été atteint, repoussant au 7 janvier l'échéance pour les salles de cinéma, les théâtres ou encore les musées. De nombreux acteurs du secteur dénoncent des mesures "injustes" alors que les lieux de culte ou les centres commerciaux sont ouverts. Jean Castex, Premier ministre, réagit mardi sur Europe 1 et confirme une rallonge de 35 millions d'euros pour le ministère de la Culture.

Un accompagnement financier pour le secteur

"On va accompagner le secteur culturel", assure le Premier ministre, confirmant une demande de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, dont il a salué l'engagement et la détermination. "Une rallonge de 35 millions d'euros sera accordée au ministère de la Culture. Nous allons préparer avec eux les conditions de l'avenir."

"On va mettre deux milliards d'euros pour la culture. L'Allemagne, pays plus grand que nous, met un milliard", ajoute le chef du gouvernement. "A tous les acteurs du monde de la culture, je suis parfaitement conscient des mesures difficiles - mais temporaires - que nous leur demandons. Nous allons les aider à surmonter cette période et à préparer leur avenir."

Pas de mépris, assure Jean Castex

Face aux accusations de "mépris" et "d'injustice" formulées par le monde de la culture, le Premier ministre défend la nécessité sanitaire des mesures de restriction. "Il n'y avait pas d'autres alternatives sinon je n'aurais pas pris ces décisions. Si je les prends, pour ce secteur, comme pour tous les autres, c'est parce que nous estimons, en notre âme et conscience, qu'elles sont nécessaires pour des raisons de sécurité, de protection des Françaises et des Français. Il n'y a ni pour le monde culturel, ni pour aucun secteur professionnel la moindre marque de mépris", assure Jean Castex.

Il revient également sur l'ouverture des centres commerciaux, vécue comme une aberration pour les lieux culturels. "C'est une injustice que je peux comprendre. Nous avons rouvert les commerces le 28 novembre avec des jauges très strictes, négociées par la profession. J'ai donné des instructions extrêmement fermes pour que le respect de ces jauges soient strictement assuré", explique le Premier ministre, qui souligne la situation épidémiologique. Le déconfinement progressif prévu au 15 décembre n'a pu être entamé, faute de chiffres rassurants. "Depuis début décembre on stagne, donc on ne peut en faire plus."

"C'est pour moi une grande source de difficulté, parfois de souffrance, de prendre ces mesures. Je connais mes concitoyens. Le monde de la culture, c'est l'identité de la France. Nous revendiquons l'exception culturelle mais ce n'est pas l'exception sanitaire", ajoute le chef du gouvernement.