INFO EUROPE 1 - Bruno Retailleau signale à la justice les menaces de fatwa d'un imam à l'encontre de Gabriel Attal
Selon les informations d'Europe 1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a saisi la justice au titre de l'article 40 pour signaler une vidéo enregistrée puis publiée par l'imam Noureddine Aoussat. Ce dernier, qui officie à la grande mosquée de Massy, dans l'Essonne, a menacé Gabriel Attal de "dicter une fatwa" à son encontre. Le prédicateur reproche à l'ancien Premier ministre de vouloir interdire le port du voile pour les mineures de moins de 15 ans dans l'espace public.
Un mois après la publication du rapport déclassifié sur les Frères musulmans, Bruno Retailleau poursuit son combat contre l'islamisme radical en France. Selon les informations d'Europe 1, le ministre de l'Intérieur vient de saisir la justice au titre de l'article 40 après avoir découvert une vidéo de l'imam Noureddine Aoussat s'en prenant et menaçant vertement Gabriel Attal.
Menaces de fatwa
Sur la vidéo, le prédicateur, longue barbe grisonnante, index en l'air, s'adresse avec véhémence à l'ancien Premier ministre. Il déclare : "Vous nous poussez à ce qu'une fatwa, un avis religieux qui n'a jamais été pris par aucun imam depuis ces 25 dernières années, depuis la loi du 15 mars 2004 [soit prise]. Je serai, s'il n'y a pas grand monde avec moi, à le dicter, l'éditer".
Des menaces prises ainsi très au sérieux par Bruno Retailleau qui ne souhaite "rien laisser passer" et "combattre toute forme de radicalisme islamiste". L'imam, qui officie à la grande mosquée de Massy, reproche à Gabriel Attal d'être "dans une surenchère islamophobe" après que ce dernier a réitéré sa volonté d'interdire le voile dans l'espace public pour les mineures de moins de 15 ans. Cette proposition s'inscrirait dans un nouveau texte de loi contre les séparatismes.
"L'État n'a pas à dicter de règles"
Dans cette même vidéo, Noureddine Aoussat, qui se présente comme "un imam libre" et non comme "un imam de préfecture ou d'un quelconque consulat", affirme "qu'on n'a pas le droit d'interdire ce qui [le voile] est pour une religion une prescription obligatoire". Il entend ainsi lutter contre "ces guignols qui n'ont pas voix au chapitre dans la religion musulmane", ciblant ouvertement les opposants au port du voile dans l'espace public pour les mineurs de moins de 15 ans.
Le prédicateur se justifie ensuite en invoquant des propos proches des thèses séparatistes : "L'État n'a pas à dicter de règles ou de lois qui concernent la foi ou la religion, tout comme la religion n'a pas à dicter de règles ou de lois à l'État", lance le religieux dans cette vidéo visionnée par environ 10.000 personnes.
"Vous ne passerez pas"
Dans une dernière passe d'armes avec le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, l'imam Noureddine Aoussat défie Gabriel Attal dans les urnes : "Vous ne passerez pas par la voie électorale. Nous vous battrons, nous les musulmans français et nos amis, nos concitoyens et concitoyennes qui ne sont pas islamophobes, nous vous battrons". Il invoque les millions de musulmans prêts à se mobiliser pour les prochaines échéances électorales.
Contacté par Europe 1, Gabriel Attal assure avoir "pris connaissance de cette vidéo" mais n’a pas encore engagé de poursuites judiciaires. "Nous évaluons les suites juridiques à y donner", souffle une source proche de l’ancien Premier ministre.