1:35
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le ministère de l'Intérieur a indiqué ce jeudi que la France a délivré un nombre record de premiers titres de séjour l'an dernier, à 323.260, soit une hausse de 1,4% par rapport à 2022. Les régularisations de personnes sans-papiers ont, elles, été quasi-stables (+0,3%) à un peu plus de 34.000. Une hausse de 17% des expulsions en 2023 a également été enregistrée.

La France a délivré un nombre record de premiers titres de séjour l'an dernier, à 323.260 (+1,4% par rapport à 2022) et les expulsions ont fortement augmenté, a indiqué jeudi le ministère de l'Intérieur. "Les chiffres de l'immigration 2023 reflètent nos priorités politiques", s'est félicité le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X (ex-Twitter).

La dynamique des titres de séjour a été "portée par les titres salariés" selon Beauvau, qui fait état dans son rapport annuel sur l'immigration d'une hausse de 5% des titres délivrés pour motifs économiques (54.630). Les titres étudiants sont restés quasi-stables (+1%) à 103.500, ce qui en fait le premier motif de délivrance. Ceux pour motif familial ont baissé de 5% à 91.000. Au total les pays du Maghreb ont représenté un tiers des titres de séjour délivrés, avec, dans l'ordre, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.

Les expulsions ont augmenté de 10%

Les régularisations de personnes sans-papiers ont, elles, été quasi stables (+0,3%) à 34.400. Cela comprend une hausse de 5% des travailleurs sans-papiers régularisés, à 11.411, alors que la régularisation par le travail (au cas par cas et sous la responsabilité des préfets) est l'un des volets de la loi sur l'immigration votée en décembre. Par ailleurs, "nous avons une augmentation très importante des expulsions", s'est félicité Gérald Darmanin.

Celles-ci ont augmenté de 10% l'an dernier pour dépasser la barre de 17.000, selon le rapport. Une hausse notamment "liée à la reprise de la coopération consulaire avec l'Algérie", dont les ressortissants sont les premiers éloignés (2.562, +36%), selon Beauvau. Dans le détail, les éloignements forcés vers des pays tiers ont augmenté de 13% à 5.700 personnes. Gérald Darmanin s'est aussi félicité des "4.686 étrangers délinquants renvoyés dans leur pays d'origine en 2023 contre 3.615 en 2022 (soit +30%)".

Une hausse de demandes d'asile "nettement inférieure à la moyenne européenne"

La France comptait également plus de 62.400 déplacés ukrainiens installés en France fin 2023, bénéficiaires de la protection temporaire. Et 61.640 personnes ont acquis la nationalité française (-22%) l'an dernier, ce qui représente selon Beauvau "le chiffre le plus faible depuis 2018" et s'explique par un "rehaussement du niveau de maitrise de français exigée depuis 2020". Enfin, le ministère fait état de 145.522 premières demandes d'asile (+6%), une hausse "nettement inférieure à la moyenne européenne" et notamment à l'Allemagne qui a connu une hausse de 51% des dossiers.

Mardi déjà, l'Office de protection des réfugiés avait fait état d'une hausse de 8,6% des demandes d'asile, au niveau historique de 142.500 dossiers. Ces chiffres sont publiés quelques heures avant la décision très attendue du Conseil constitutionnel sur le controversé projet de loi immigration. Selon des juristes et des parlementaires, des dizaines de mesures pourraient être retoquées, que ce soit le durcissement de l'accès aux prestations sociales et au regroupement familial, la remise en cause du droit du sol ou encore les quotas migratoires.