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Mathieu Bock, édité par Cédric Chasseur
Alors que le gouvernement envisage la mise en place de quotas d'immigrés professionnels, certaines entreprises se réjouissent de voir l'Etat leur permettre de recruter plus facilement hors des frontières françaises. C'est le cas de Vaganet, une PME francilienne qui met en relation des candidats étrangers avec de potentiels employeurs. 
REPORTAGE

A l'image du cabinet de conseils et de prestations informatiques Vaganet, elles sont les premières à avoir recours à la main-d'oeuvre venue de l'étranger. Les entreprises seront directement impactées par la décision du gouvernement de mettre en place des quotas pour mieux réguler l'immigration économique. Dans cette société de la région parisienne, qui s'occupe de mettre en relation des candidats venus d'autres pays et des employeurs, les offres d'emplois sont nombreuses, mais il est difficile de pouvoir y répondre. 

Trop de tracasseries administratives

Par exemple, il n’y a pas assez d’ingénieurs informatiques en France, alors Vaganet se tourne vers l'étranger pour recruter. Cette PME prévoit d’en embaucher une centaine l’année prochaine, principalement au Maghreb et en Europe de l’Est, afin qu’ils aillent ensuite effectuer des missions d’interim dans de grands groupes français. Mais "recruter des étrangers, ça prend du temps", explique Khalil Ghachem, responsable commerciale. La faute à trop de tracasseries administratives, rendant chaque dossier très long à monter. "Une fois que l'on transmet le dossier aux autorités compétentes, c'est-à-dire à la direction du travail, il y a souvent des retards."

Résultat, pour Lies Mohamed, beaucoup de candidats talentueux lui passent sous le nez. "On a rencontré à Kiev, Moscou ou Saint-Petersbourg des gens très pointus dans des technologies plutôt en avance par rapport à la France. Mais ils nous disent que s'ils viennent en France, ils ne sont pas sur d'avoir un visa ou un contrat", enrage le directeur informatique. Du coup, ils préfèrent "aller en Allemagne, où tout est clair avant même de partir de Russie".

Mais Lies Mohamed se demande tout de même ce qui arrivera une fois les quotas d'immigrés professionnels atteints. "Si on trouve une pépite, est-ce qu'on va nous dire que la porte est fermée, qu'on ne peut plus faire venir ?" s'interroge-t-il. Car cette PME a de l’ambition : sa croissance double tous les ans. Elle espère atteindre cinq millions d’euros de chiffre d’affaires en fin d’année. Et dix millions en 2020.