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avec AFP , modifié à
Le chef de l'Etat a annoncé ce jeudi un série de mesures contre le harcèlement scolaire, un fléau qui touche près d'un élève sur dix. Application d'aide aux victimes, renforcement du contrôle parental, multiplication des lieux d'écoute : l'exécutif a réagi après plusieurs affaires qui ont marqué l'opinion. 

Après le suicide de la collégienne Dinah, 14 ans et victime de harcèlement, les attentes étaient fortes du côté des parents d'élèves. Application d'aide aux victimes de cyberharcèlement, renforcement du contrôle parental ou multiplication des lieux d'écoute des jeunes : Emmanuel Macron a annoncé jeudi de nouvelles mesures pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire, un fléau qui touche près d'un élève sur dix.

"Nous ne lâcherons rien"

"Malheureusement, aujourd'hui, le harcèlement sévit toujours à l'école, sur les réseaux sociaux, sans laisser aucun moment de répit à ceux qui en sont victimes", a constaté le chef de l'Etat dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux de l'Elysée à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. "C'est pourquoi nous allons continuer à nous mobiliser", a-t-il ajouté. "Nous ne lâcherons rien".

Au total, 6 à 10% des élèves subiraient une forme de harcèlement au cours de leur scolarité et un quart des collégiens seraient confrontés à du cyberharcèlement, soulignait un rapport du Sénat en septembre. Le harcèlement peut avoir des conséquences dramatiques, comme l'a rappelé fin octobre le suicide de Dinah, une lycéenne de 14 ans à Mulhouse. Ses proches ont promis ce jeudi de déposer plusieurs plaintes dans les prochains jours, qui viendront compléter l'enquête déjà ouverte par le parquet.

Une nouvelle application de signalement

Alors qu'un certain nombre d'initiatives ont été menées ces dernières années dont la création de numéros d'aide d'urgence, le 3020 pour les familles et victimes et le 3018 pour le cyberharcèlement, le chef de l'Etat a annoncé ce jeudi qu'"en plus du numéro 3018 mis en place, une appli 3018 sera lancée en février", pour "permettre aux victimes et aux témoins d'adresser une capture d'écran de situations de harcèlement". Emmanuel Macron a également indiqué que le gouvernement allait "renforcer les maisons des adolescents, les points d'accueil écoute jeunes, les lieux physiques avec des personnes qui sont là pour recevoir la parole".

Pour aider les enfants "à mieux utiliser les réseaux et le numérique", le gouvernement va par ailleurs "lancer une expérimentation en délivrant une certification à la sensibilisation au numérique aux élèves de 6e à partir de la rentrée 2022, avec l'idée, ensuite, de généraliser dès la rentrée suivante", a-t-il dit. Enfin, "nous allons changer la loi pour améliorer le contrôle parental, en faisant en sorte qu'il soit installé par défaut sur tous les téléphones, ordinateurs, tablettes utilisées par les enfants", a-t-il poursuivi. Une proposition de loi LREM en ce sens vient d'être déposée à l'Assemblée nationale.

Une prise de conscience nationale

Le harcèlement a fait l'objet d'une prise de conscience accrue depuis dix ans. Le gouvernement a lancé en 2019 un programme de prévention contre ce phénomène dans les écoles élémentaires et collèges, le programme pHARe, généralisé cette année dans toute la France. Il a pour objectif d'atteindre 100% des collèges d'ici à la fin de l'année scolaire.

Près de 45% des collèges (2.300) et près de 8.200 écoles se sont déjà engagés dans ce programme, qui prévoit notamment la formation d'une équipe de référence (cinq personnes) et de dix élèves ambassadeurs par établissement, ou dix heures de formation par an pour les enfants. Au total, 22.900 élèves ambassadeurs et 15.500 personnels de l'Education nationale ont déjà été formés, selon le ministère.