"Grand débat national" : LFI et EELV ne participeront pas au comité de suivi

Le Premier ministre avait invité chaque parti ayant un élu au Sénat ou à l'Assemblée nationale à envoyer un représentant au comité de suivi.
Le Premier ministre avait invité chaque parti ayant un élu au Sénat ou à l'Assemblée nationale à envoyer un représentant au comité de suivi. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Dénonçant un manque d'indépendance et critiquant le rôle d'Emmanuel Macron, EELV et LFI ont fait savoir qu'ils ne participeraient pas au comité de suivi du "grand débat national" mercredi. 

La France insoumise et EELV ont indiqué mercredi qu'ils ne participeraient pas au comité de suivi du "grand débat national" qu'Édouard Philippe réunit en fin d'après-midi, estimant que les conditions d'"indépendance" n'étaient pas réunies. Tous les partis ayant au moins un élu à l'Assemblée et au Sénat ont été invités par le Premier ministre à y envoyer un représentant. "Nous ne connaissons ni l'objectif de ces réunions, ni le bilan qui en sera fait, ni le réel pouvoir des membres qui siégeront dans ce comité", a critiqué le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon dans un courrier à Edouard Philippe, daté de mardi et transmis à la presse mercredi.

Un manque d'indépendance. Pour le patron des députés LFI, "les conditions d'organisation du grand débat ne garantissent ni son indépendance, ni sa transparence", notamment parce que "le gouvernement a finalement décidé de confier son organisation à deux de ses membres" et non à une "autorité indépendante". La présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, s'est retirée début janvier de l'organisation du grand débat, après une polémique sur son salaire. Vendredi, elle a estimé que le grand débat était "faussé" en raison de la méthode choisie par le gouvernement. "Le choix des sujets abordés et des questions posées à l'occasion de ce débat sont le fait du seul président de la République. L'issue de ce grand débat sera déterminée par le président et par lui seul", a jugé Jean-Luc Mélenchon, en indiquant "décliner" l'invitation au comité.

L'attitude de Macron mise en cause."Le Président pose les questions, y répond, et fait le compte-rendu. Pourtant, dans ce grand débat, le rôle du chef de l'État n'était pas qu'il parle, mais qu'il écoute", a pour sa part estimé le secrétaire national d'EELV David Cormand, dans un courrier au Premier ministre diffusé mercredi à la presse. "Pour que ce grand débat ait du sens, il aurait fallu que le chef de l'État et votre gouvernement soient sincèrement ouverts à changer de cap politique en fonction de l'expression des Françaises et des Français (...) Les questions posées sur le site mis à disposition des citoyens pour participer au débat escamotent le champs des réponses possibles", a-t-il jugé.