Olivier Faure 2:35
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Romain David , modifié à
Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité dimanche du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1. Il a estimé que la stratégie sanitaire déployée par le gouvernement au fil des mois face au Covid-19 n'était pas exempte de ratés, et que les réajustements opérés se sont faits sous la pression du "corps social".
INTERVIEW

Les Français savourent un premier week-end de déconfinement, après la réouverture des terrasses et de certains lieux culturels, mercredi. Un véritable moment de libération pour beaucoup, après des semaines de semi-confinement en raison de l'épidémie de Covid-19. Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, "le gouvernement a appris de ses erreurs". Invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, il a estimé que la gestion de la crise avait connu de nombreux ratés et réajustements au cours de l’année écoulée. "Sur les masques, sur les tests, sur les vaccins… ça a mal commencé", a-t-il voulu rappeler.

"Sur les masques, rappelez-vous de ce gouvernement qui nous disait que ça ne servait à rien", s'est-il agacé. "Est-ce que sur les tests ça a été bien géré ? Au départ c’était l’embolie, il n’y en avait pas suffisamment", pointe encore Olivier Faure. Quant à la campagne de vaccination, qui sera ouverte fin mai à l’ensemble des adultes, "elle a commencé avec la volonté de vacciner au goutte-à-goutte". À ses yeux, c'est en partie la pression populaire et celle des élus locaux qui a poussé le gouvernement à réajuster sa stratégie sanitaire : "Le corps social a réagi, les collectivités locales ont demandé à vacciner beaucoup plus."

Une euphorie en "trompe-l'œil"

"Nous sommes tous très heureux de ce déconfinement" qui permet de "retrouver ce qui donne du sel à la vie", salue toutefois Olivier Faure. Avant de nuancer : "Il faut faire attention à ne pas céder à une forme d’euphorie". "Il ne faut pas se mettre à imaginer que nous serions complétement revenus à la normale, ça n’est pas vrai, il y a le risque des variants, beaucoup de gens qui ne sont pas vaccinés et qui sont encore vulnérables", énumère le socialiste. "Si on veut éviter une quatrième vague, il faut rester prudent."

Olivier Faure tient également à avertir contre "un effet trompe-l’œil" face au sentiment de liberté retrouvée. "Il y a des tensions qui préexistaient à cette longue période pendant laquelle nous avons été confinés-déconfinés, et qui peuvent revenir. Je pense aux tensions liées aux mesures que le gouvernement voulaient prendre. Rappelez-vous, avant le mois de mars 2020, il y avait un débat sur les retraites…", glisse-t-il.