Emmanuel Macron, Alstom, Belfort, General Electric, 2015 crédit : FREDERICK FLORIN / AFP - 1280 1:25
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Hadrien Bect, édité par Marthe Ronteix avec AFP , modifié à
Alors que les critiques pleuvent après l'annonce de General Electric de supprimer plus de 1.000 postes en France, e chef de l'État a tenté de rassurer en affirmant que le gouvernement allait veiller à ce que l'entreprise américaine respecte ses engagements.

Le géant américain General Electric (GE) a annoncé mardi envisager la suppression de plus de 1.000 postes en France, notamment sur le site de Belfort et en région parisienne. Face à cette annonce, Emmanuel Macron a affirmé à Bruxelles que le gouvernement serait "extrêmement vigilant". 

Après son rachat de la branche énergie d'Alstom en 2015, alors qu'Emmanuel Macron était ministre de l'Économie, GE s'était engagé à créer un millier d'emplois nets en France. Or le groupe américain a indiqué mardi envisager jusqu'à 792 suppressions de postes dans l'entité gaz, et 252 dans celle dédiée aux fonctions supports.

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"Le gouvernement est à l'oeuvre et les engagements qui avaient été pris par General Electric devront être tenus", a déclaré pour sa part le chef de l'État à l'issue d'un sommet informel de l'Union européenne. "Nous serons extrêmement vigilants pour que tous les engagements qui ont été pris par GE soient tenus", a-t-il insisté, en affirmant "la mobilisation de tout le gouvernement pour que toutes les solutions soient trouvées". 

Emmanuel Macron rappelé à ses promesses de 2015

À la suite de cette annonce, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est engagé mardi à préserver "l'avenir industriel de Belfort" répondant ainsi à une question du député UDI Michel Zoumkeller qui a estimé que près de "3.000 emplois directs et indirects étaient menacés" dans son département.

"En 2015, au moment du rachat d'Alstom, on a un ministre de l'Économie qui est venu dire droit dans les yeux aux salariés du Territoire de Belfort : 'On est là, on ne vous abandonnera pas, on va créer 1.000 emplois.' Il s'appelait Emmanuel Macron", rappelle l'élu UDI Michel Zoumkeller. À l'époque, Emmanuel Macron avait multiplié les déclarations rassurantes insistant sur un objectif de "zéro licenciement chez Alstom".

"C'est du foutage de gueule"

Dans la classe politique, le timing - 48 heures après les élections européennes - et la portée de l'annonce ont fait réagir les oppositions. C'est "scandaleux", dénonce le Rassemblement national; "irrespectueux" juge la droite, à l'unisson du communiste Sébastien Jumel. "C'est du foutage de gueule. Bien sûr que la réponse était connue et on a attendu la fin du scrutin pour l'annoncer", regrette le député de Seine-Maritime au micro d'Europe 1.

Du côté des Républicains, le député Ian Boucard veut faire confiance au ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "On compte sur lui pour qu'il prenne ses responsabilités, qu'il parle très concrètement avec General Electric et qu'il nous aide à trouver les pistes de diversification. Il faut que ce soit fait très rapidement pour ne pas laisser des familles en très grande difficulté", conseille-t-il.

Belfort n'est pas un cas isolé

Au delà du cas Belfort, General Electric n'est pas un cas isolé. "Quand je regarde ce qu'il se passe à Blanquefort, dans la Sarthe... Il y a d'autres entreprises qui vont se retrouver en grande difficulté. Quelle est la politique industrielle du gouvernement", s'interroge le patron des députés socialistes Boris Vallaud. Sur ces dossiers, le gouvernement doit, dit-il, agir, plutôt que de se contenter de prendre acte.