• Copié
Guillaume Perrodeau
Chez Anne Roumanoff, l'écrivain et essayiste revient sur son ouvrage, "Histoire de ta bêtise", dans laquelle il s'adresse à l'électeur d'Emmanuel Macron.

Dans Histoire de ta bêtise, François Bégaudeau égratigne le bourgeois, définition même selon lui de l'électeur d'Emmanuel Macron. D'après l'essayiste, l'électeur bourgeois voit dans le président de la République "un progressiste de pointe" alors qu'il n'est "qu’un conservateur de base". Chez Anne Roumanoff mardi, François Bégaudeau développe sa pensée et charge de nouveau Emmanuel Macron.

>> De 11h à 12h30, c’est tous les jours Anne Roumanoff sur Europe 1 ! Retrouvez le replay de l’émission ici

"J'avais l'impression d'une hallucination collective". "Emmanuel Macron ne m'irrite pas plus que ça en lui-même, c'est ce qu'il représente, ce qu'il incarne et la politique qu'il mène" qui agacent François Bégaudeau. C'est après l'élection présidentielle de 2017 que l'ancien professeur a eu l'idée de ce livre. "C'était extrêmement énervant de pas être fan de Macron dans cet épisode d'unanimité enthousiaste autour de lui", se souvient l'écrivain. "À ce moment là, j'ai eu beaucoup de discussions avec des gens du milieu culturel où j'évolue, et ils étaient tous en pâmoison devant Macron. J'avais l'impression d'une hallucination collective, c'était très exaspérant", décrit François Bégaudeau.

Le vote, "une piètre idée de la politique". Malgré son aversion pour la politique d'Emmanuel Macron, François Bégaudeau reconnaît que le président de la République est en train de gagner son pari. "Emmanuel Macron est en train de réussir totalement à déstructurer l'État social français, ce pourquoi il a été élu par la bourgeoisie. C'est un président brillant qui réussit exactement ce qu'il voulait faire", déplore l'essayiste.

François Bégaudeau ne s'en cache pas, il ne vote plus depuis 2012. Un geste qui n'est pas en contradiction avec les idées qu'il porte. "C'est avoir une piètre idée de la politique que de réserver son énergie politique au vote", affirme-t-il. "J'ai fait beaucoup de politique dans ma vie et c'était beaucoup plus impliquant que d'aller voter", se défend-t-il, soulignant qu'il a "manifesté, accompagné des luttes sociales, fait des grèves". Selon l'écrivain, "le vote, à côté de ça, est très peu engageant."