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J.R. , modifié à
Le président du MoDem a critiqué l’ancien ministre de l’Economie, qu’il accuse d’être proche des intérêts financiers. 
INTERVIEW

François Bayrou veut garder le centre. Le président du MoDem, soutien déclaré d’Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre, a de nouveau vivement critiqué Emmanuel Macron. François Bayrou avait accusé l’ancien ministre de l’Economie d’être le candidat des "intérêts financiers" à la mi-septembre. Invité jeudi soir au Club de la presse d’Europe 1, le maire de Pau en a rajouté une couche. "Je fais plus attention au bas de la pyramide, et non pas au haut. Alors oui, je suis plus social, et plus à gauche que cet homme, je l’assume", a lancé François Bayrou.

Macron lui dispute le centre. Le président du MoDem apparaît en difficultés depuis plusieurs semaines. Emmanuel Macron, qui aspire lui aussi à attirer les électeurs centristes, lui a considérablement réduit son espace politique. Face à la "menace" Macron, François Bayrou est donc passé à l’offensive.

"Je le dis clairement : il y a là une différence d’orientation (entre lui et l’ancien ministre de l’Economie, ndlr). Je considère que la société française va se briser sur les inégalités. On reproche à ceux qui ont des difficultés d’en avoir trop, alors que ceux qui en ont beaucoup n’en auraient pas assez", a poursuivi le maire de Pau.

Bayrou se tient prêt. "La première levée de fonds de Monsieur Macron a été à Londres, à la City. C’était un petit-déjeuner débat où le couvert coûtait 7.500 euros, autrement dit le suffrage censitaire (mode d’élection où seuls les citoyens payant un certain montant d’impôts disposent du droit de vote, ndlr). Chacun est libre de trouver du charme à une telle approche, moi pas", a conclu le président du MoDem.

François Bayrou, trois fois candidat à la présidentielle (2002, 2007, 2012), se tient toutefois prêt si Alain Juppé venait à perdre la primaire de la droite et du centre. En cas de victoire de Nicolas Sarkozy, le président du MoDem serait tout disposé à tenter l’aventure pour la quatrième fois. Selon un sondage Elabe diffusé jeudi, François Bayrou est crédité de 8 à 12% des intentions de vote au premier tour selon les cas, contre 14 à 15% pour Emmanuel Macron.