Fin de vie : qui pourrait bénéficier de l’aide à mourir si le texte est adopté ?
Les députés votent ce mardi à l'Assemblée nationale en première lecture deux textes concernant l’aide à mourir. Ce droit, s’il est adopté par le Parlement, serait réservé aux patients majeurs atteints d’une maladie incurable en phase avancée. Mais le flou des critères inquiète certains médecins, comme la notion de «phase terminale».
Les députés votent ce mardi en première lecture deux textes majeurs sur la fin de vie : l’un consacré aux soins palliatifs, l’autre à l’instauration d’une aide à mourir. Si plusieurs amendements doivent encore être débattus avant le scrutin, l’Assemblée nationale a déjà validé les conditions d’éligibilité pour accéder à cette aide.
Selon le projet de loi, le suicide assisté serait réservé aux personnes majeures résidant en France. Pour y accéder, le patient devra exprimer des souffrances physiques et psychologiques jugées insupportables, être pleinement conscient au moment de sa demande, et souffrir d’une affection grave et incurable engageant le pronostic vital. Cette maladie devra être en phase avancée ou terminale.
Des critères jugés trop flous
Mais ces critères inquiètent une partie du corps médical. La gériatre Sophie Moullias alerte sur le flou entourant la notion de "phase terminale".
"Que veut dire terminal ? Est-ce que la maladie est terminale parce que le patient est totalement paralysé et qu’il a perdu la parole, mais il peut encore vivre plusieurs mois, parfois plusieurs années ? Ou est-ce qu’on considère que c’est terminal parce qu’on imagine que la mort va survenir dans quelques jours ou dans quelques semaines ? Il n’y a rien d’objectivable, on ne sait pas ce que ça veut dire", se questionne Sophie Moullias.
Des cas très variés potentiellement concernés
En l’état, les personnes atteintes d’un cancer avancé, ayant subi un AVC sévère ou victime de lourdes séquelles après un accident pourraient potentiellement être éligibles. Une ouverture qui suscite de nombreuses interrogations sur les dérives possibles, notamment concernant des patients dont l’espérance de vie pourrait encore se compter en années.
Après le vote de mardi à l’Assemblée nationale, le texte poursuivra son parcours au Sénat, probablement à l’automne.