Fabrice Lhomme : Bernard Tapie "ne peut pas rembourser ce qu'on lui demande"
Fabrice Lhomme et Gérard Davet, journalistes au Monde, ont été les premiers à interviewer Bernard Tapie depuis sa condamnation dans l'affaire Adidas.
Fabrice Lhomme, grand reporter au Monde, a estimé vendredi dans Europe Midi qu'il est difficile de démêler le vrai du faux dans les comptes de Bernard Tapie, mais il est sûr d'une chose : l'homme d'affaires est acculé. "Ruiné, ça ne veut pas dire grand chose en réalité", explique-t-il avant de détailler les différents biens immobiliers de Bernard Tapie : une propriété à Saint-Tropez, un luxueux hôtel particulier à Paris... "Ce qu’il a aujourd’hui est très, très loin de valoir 405 millions d’euros, c’est évident. Il ne peut pas rembourser ce qu’on lui demande. "
Une partie de ses biens déjà saisie. Bernard Tapie n'a pas personnellement touché l'intégralité de cette somme, comme il l'a expliqué dans Le Monde : "Le groupe Bernard Tapie (GBT) a perçu exactement 245 millions. Moi personnellement, 45 millions, j'en ai donné la moitié à ma femme, j'en ai donc gardé la moitié, et sur cette moitié, c'est-à-dire 22, j'en ai mis 20 dans le compte courant de La Provence". Il a également détaillé les saisies de la justice déjà faites sur ses biens : "Il n'y avait que la maison de ma femme saisie par le fisc, plus, saisis cette fois par les juges d'instruction, l'équivalent de 130 à 140 millions d'euros, correspondant à la somme versée à GBT suite à l'arbitrage. C'est hallucinant, on me demande de payer près de trois fois ce que j'ai touché". "J'ai vendu le reste, mon avion, mon bateau, et la maison de Saint-Tropez a déjà été saisie".
Une affaire qui remonte à 1994. L'homme d'affaires a été condamné jeudi par la cour d'appel de Paris à rembourser la somme de 404 millions d'euros, qu'il avait touchée en 2008 lors d'un arbitrage sur la vente litigieuse d'Adidas au Crédit Lyonnais en 1994. Cet arbitrage a été annulé début 2015 à cause de soupçons de fraude.