Bernard Tapie, "charisme incroyable" et "coups tordus"

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Daniel Cohn-Bendit avec Margaux Baralon
FASCINATION RÉPULSION - Alors que l'homme d'affaires a été condamné jeudi à rembourser 404 millions d'euros, Daniel Cohn-Bendit dresse son portrait tout en ambigüité au micro d'Europe 1.

Habitué des unes de la presse, Bernard Tapie y a de nouveau été propulsé, jeudi, après la décision de la cour d'appel de Paris qui l'oblige à rembourser 404 millions d'euros au Crédit Lyonnais.

"Un charisme incroyable". Ce nouvel épisode dans un feuilleton judiciaire à rebondissements met en lumière la personnalité clivante de Bernard Tapie. Daniel Cohn-Bendit l'a côtoyé au Parlement européen lorsque l'homme d'affaires y a été élu, en 1994, à la tête d'une liste pro-européenne appelée "Energie Radicale". Il décrit au micro d'Europe 1 un homme "avec un charisme incroyable, un enchanteur", amateur d'"histoires abracadabrantesques" qu'il "ne faut pas toujours croire".  

Des origines modestes. Pour Daniel Cohn-Bendit, une grande partie du parcours de Bernard Tapie s'explique par ses origines modestes. "C'est quelqu'un qui vient d'une famille ouvrière, explique-t-il. Il s'est battu toute sa vie et c'est son moteur. Pour grimper, tous les moyens sont bons ou presque".

De Mitterrand à Sarkozy. Soutenu par François Mitterrand comme par Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie s'est trouvé des alliés de chaque côté de l'échiquier politique parce qu'ils partageaient à chaque fois une certaine appétence pour "les coups politiques, et de temps en temps les coups tordus", rappelle Daniel Cohn-Bendit. Pour Mitterrand, l'ancien président de l'Olympique de Marseille devait "faire bouger les banlieues" tout en étant "l'oukase qui déstabiliserait Michel Rocard". Et, de fait, sa victoire aux élections européennes de 1994 s'est faite au détriment de Michel Rocard, qui avait accusé Tapie d'être un "missile tiré depuis l'Elysée".

"Franc, ouvert". Surtout, Daniel Cohn-Bendit se souvient que Bernard Tapie a été l'un des premiers à se frotter directement à Jean-Marie Le Pen. Lors de la campagne des régionales de 1992 en PACA, l'homme d'affaires n'avait pas hésité à traiter le fondateur du Front national de "salaud". "Il l'a pris dans un corps-à-corps fascinant", raconte Daniel Cohn-Bendit, qui résume : "Bernard Tapie est franc, ouvert, mais il ne dit pas toujours la vérité."

>>Retrouvez la chronique de Daniel Cohn-Bendit en intégralité


Bernard Tapie : du coup politique au coup tordupar Europe1fr