Agnès Pannier-Runacher 2:07
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Romain David , modifié à
Invitée du Grand Rendez-vous sur Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, s'est dite favorable à la mise en place d'une nouvelle législation sur l'euthanasie, qui permette notamment d'accompagner les personnes en fin de vie de manière à "préserver leur dignité dans ces moments-là".
INTERVIEW

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Assemblé nationale a débattu pendant 6 heures de la fin de vie après une proposition de loi déposée par le député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires), visant à créer "une assistance médicalisée à mourir". Mais l’obstruction parlementaire mise en place par une poignée d’élus de droite, avec le dépôt de plus de 2.500 amendements, n’a pas permis aux députés d’aller jusqu’au bout de la discussion sur ce texte avant le temps imparti. Invitée dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie, est revenue sur cet épisode, estimant notamment que la législation française devrait aller plus loin en la matière.

"À titre personnel je suis favorable à une législation qui aille plus dans le sens de celle de la Belgique, c’est-à-dire qui permette d’accompagner les gens dans leur fin de vie, et de choisir", a déclaré Agnès Pannier-Runacher. "J’y suis favorable pour moi et pour mes parents. Je sais ce que cela veut dire d’accompagner une fin de vie. Préserver la dignité dans ces moments-là est un point essentiel de progrès, et j’y crois beaucoup", précise-t-elle. "C’est un débat de l’intime, je le dis avec des convictions", ajoute encore la ministre.

"Les Républicains ont empêché ce débat de se tenir"

Si elle considère qu’un tel sujet mériterait "peut-être" un débat plus important, porté notamment par le président de la République, elle déplore néanmoins le fait que l’Assemblée nationale ait été impuissante à se saisir de cette occasion. En effet, Olivier Falorni profitait de la niche parlementaire de son groupe - une séance mensuelle lors de laquelle les élus choisissent l’ordre du jour -, pour présenter son projet de loi. "Nous avions l’opportunité de le faire, et les Républicains ont empêché ce débat de se tenir. Je trouve ça indigne", s’agace Agnès Pannier-Runacher.