Euthanasie : la députée LREM Yaël Braun-Pivet favorable au "droit de choisir" sa fin de vie

 Yaël Braun-Pivet va à l'encontre de la position du gouvernement sur l'euthanasie.
Yaël Braun-Pivet va à l'encontre de la position du gouvernement sur l'euthanasie. © BERTRAND GUAY / AFP
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Europe 1 avec AFP
La députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet prend le contrepied de la majorité en se déclarant favorable au "droit de choisir" sa fin de vie. Elle estime qu'il est temps d'agir et affirme qu'elle va voter une proposition de loi porté par l'opposition allant dans ce sens. Le gouvernement souhaite être plus prudent sur le sujet.

La présidente LREM de la commission des Lois à l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet revendique le "droit de choisir sa fin de vie", prenant le contre-pied du gouvernement. Elle affirme qu'elle votera une proposition de loi sur l'euthanasie qui sera examinée en avril au Palais Bourbon, dans le cadre de l'espace réservé au groupe Libertés et Territoires. "J'ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j'avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies", a-t-elle déclaré dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

"La loi Claeys-Leonetti est un progrès mais ne va pas assez loin"

La députée des Yvelines va à l'encontre de la position prudente du gouvernement qui, lors d'un débat au Sénat sur une proposition de loi socialiste visant "à établir le droit à mourir dans la dignité", a opposé une fin de non-recevoir au texte. Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi le lancement dès avril d'un 5e "plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie", le précédent s'étant interrompu en 2019.

Mais pour Yaël Braun-Pivet, "la loi Claeys-Leonetti est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l'accès aux soins palliatifs. Mais c'est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent".

"Il faut agir"

"Il ne faut plus tergiverser, il faut agir. (...) Moi, je suis parlementaire et je considère qu'on ne peut pas débattre de ce sujet partout, juste au Parlement", a affirmé Yaël  Braun-Pivet. Celle-ci propose que si le texte de loi "Libertés et Territoires" est adopté à l'Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat pourrait le reprendre. Au sein même de la majorité présidentielle, Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d'une "aide médicalisée active à mourir" pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LREM et au-delà, soit 164 élus de la majorité.

"Qu'on puisse avoir le choix", "j'y suis effectivement favorable à titre personnel", mais "il faut faire attention à ne pas prendre les Français par surprise", a mis en garde dimanche sur France 3 le délégué général de LREM Stanislas Guerini. Selon lui, "la bonne méthode, c'est celle employée pour adopter la PMA pour toutes": "avoir un calendrier qui soit partagé", "beaucoup de clarté" et "un moment de concertation". "Peut-être que ça serait utile de mettre en place une Convention citoyenne pour créer des conditions de consensus et que chacun puisse prendre ses responsabilités", a-t-il proposé, en ajoutant que "le débat présidentiel peut être aussi un grand moment de clarté démocratique" sur ce sujet.