Entre justice et polémiques, Le Pen et Bardella déterminés à «faire campagne» ensemble pour 2027
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont visité ce jeudi le salon aéronautique du Bourget. Pour la première fois, les deux cadres du RN ont affirmé qu'ils "feront campagne à la présidentielle" ensemble, que la justice décide ou pas de lever son inéligibilité à l'été 2026.
En formation serrée, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont visité jeudi le salon aéronautique du Bourget, la première affirmant qu'ils "feront campagne à la présidentielle" ensemble, que la justice décide ou pas de lever son inéligibilité à l'été 2026.
Au Rassemblement national, il y a toujours deux pilotes dans l'avion. Certes, Jordan Bardella est monté seul dans le cockpit du Rafale de l'armée de l'air, passage obligé des invités politiques. Sur ses hauts talons, Marine Le Pen est restée au pied de la passerelle, avec les patrons de Dassault Aviation.
Mais le président du RN n'est pas resté longtemps seul aux commandes. "Jordan et moi, nous allons certainement (...) entrer en campagne présidentielle", a déclaré un peu plus tard devant la presse la triple candidate, au côté de son poulain silencieux.
"Nous continuerons à faire campagne à la présidentielle"
Et à en croire Mme Le Pen, agacée par la récurrence des questions des journalistes sur sa bonne entente avec M. Bardella - "on va se taper cette question-là pendant 18 mois", a-t-elle interrogé - leur attelage résistera aux épreuves.
A commencer par son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés, qui lui a valu en première instance une peine immédiate de cinq ans d'inéligibilité. "Quelle que soit la décision d'appel, Jordan et moi, nous continuerons à faire campagne à la présidentielle", a-t-elle insisté.
Après quelques passages prolongés sur les stands des industriels Dassault, Safran et Thalès, puis un détour plus bref à celui du ministère des Armées, la cheffe de file du parti d'extrême droite a développé sa position sur la guerre Iran-Israël.
Génocide moral
"On ne va pas se plaindre de la situation de difficulté dans laquelle est un des pires régime dictatorial islamiste qui soit (...) On ne peut même pas faire mine de le regretter", a-t-elle déclaré, ajoutant que "la disparition du régime des mollahs (...) serait une bonne chose".
Alors qu'elle souhaitait rester en surplomb en parlant "juste un peu de défense", elle a malgré tout dû répondre à des propos polémiques de son ex-conseillère presse, la députée Caroline Parmentier. Celle-ci a dans sa précédente carrière de journaliste au quotidien catholique traditionaliste Présent notamment comparé l'avortement à un "génocide moral, idéologique et même physique", ou déploré que le maréchal Pétain ait été "sali" et "diabolisé".
"Présent était à l'opposé de la pensée qui était la mienne (...) et m'a mené une guerre politique", a-t-elle répliqué, revendiquant même la "fierté" d'avoir "arraché un certain nombre de personnes à ce courant de pensée".