Sur plus de 200 pages, Emmanuel Macron livre sa vision pour la France. 1:18
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William Galibert et Clément Lesaffre , modifié à
Dans un livre publié jeudi, Emmanuel Macron se livre sur sa vie privée et dévoile son programme politique pour l'élection présidentielle de 2017.

Il n'y a pas que la primaire de la droite dans l'actualité politique. En plein duel entre François Fillon et Alain Juppé, le candidat à l'élection présidentielle Emmanuel Macron débarque jeudi en librairie avec Révolution, un livre dont il a entamé l'écriture à l'été 2015, tiré d'emblée à 200.000 exemplaires. L'ancien ministre de l'Économie y mélange autobiographie et vision politique.

Macron fend l'armure. Emmanuel Macron commence son livre par un chapitre intitulé "Ce que je suis". Il y dévoile ses facettes méconnues de sa personnalité et revient sur son enfance, en Picardie, puis ses études, notamment son passage à l'ENA. On apprend aussi qu'à 38 ans, le candidat à la présidentielle est toujours amateur de chocolat chaud, qu'il sirote en écoutant Chopin. Il affirme également son amour pour le piano, la lecture et le théâtre. Enfin, passage obligé, il s'épanche - un peu - sur sa relation avec sa femme Brigitte, déjà très médiatisée.

Critique de François Hollande. Après ces 30 pages très personnelles, Emmanuel Macron déroule sur plus de 200 pages, sa vision politique. Le livre a beau s'appeler Révolution, la seule tête coupée par Emmanuel Macron est celle de François Hollande. Il dénonce les fautes politiques du président de la République comme le débat sur la déchéance de nationalité. Emmanuel Macron évoque l'inertie du gouvernement, alors qu'il était ministre de l'Économie : "L'absence de renouvellement des idées et des hommes, le manque terrible d'imagination et l'engourdissement général, m'ont montré qu'aucune action utile n'était possible", écrit le candidat.

" "Si par libéralisme on entend confiance en l’homme, je consens à être qualifié de libéral" "

Des solutions pour la France. Emmanuel Macron prétend au contraire, défier les règles de la vie politique, "les petits arrangements entre obligés des partis", dit-il. Sa révolution est plutôt d'ordre socio-libéral. Ses solutions : la baisse des charges patronales, la suppression des régimes spéciaux de retraite - source de "barrières et d'injustices" - ou l'ouverture de l'assurance chômage pour les indépendants. Il envisage aussi les contraventions pour les consommateurs de cannabis, le retour de la police de proximité, la fin aussi vite que possible de l'état d'urgence.

Libéral de gauche. Souvent attaqué pour son positionnement flou entre droite et gauche, Emmanuel Macron répond à ses détracteurs : "Si par libéralisme on entend confiance en l’homme, je consens à être qualifié de libéral. Car ce que je défends, en retour, doit permettre à chacun de trouver dans son pays une vie conforme à ses espérances les plus profondes", écrit-il. "Mais si, d’un autre côté, c’est être de gauche que de penser que l’argent ne donne pas tous les droits, que l’accumulation du capital n’est pas l’horizon indépassable de la vie personnelle, que les libertés du citoyen ne doivent pas être sacrifiées à un impératif de sécurité absolue et inatteignable, que les plus pauvres et les plus faibles doivent être protégés sans être discriminés, alors je consens aussi volontiers à être qualifié d’homme de gauche", nuance-t-il.

Sursaut citoyen. Au final, on retient de ces 260 pages un appel à l'engagement, au sursaut citoyen, fil rouge de Révolution. Rendre le pouvoir à ceux qui font, c'est selon Emmanuel Macron la seule façon d'éviter de voir le Front national, un "parti qui manipule la colère", accéder au pouvoir dès le mois de mai prochain.