Ventes de livres, audiences télé, réseaux sociaux : l'autre duel Fillon-Juppé

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Margaux Baralon
Dans les sondages, le premier surclasse le second. Mais qu'en est-il en termes de ventes de livres, de succès sur les réseaux sociaux ou d'audience de télévision ?

Alain Juppé a prévenu : l'entre-deux tours sera l'occasion de confronter son programme à celui de son adversaire à la primaire de la droite, François Fillon. "Projet contre projet", a-t-il promis dimanche, au soir du premier tour. Mais à Europe1.fr, on a aussi eu envie de se pencher sur les chiffres. Qui a vendu le plus de livres ? Fait le plus d'audience dans des émissions politiques ? Celui qui a le plus de soutiens au Parlement est-il aussi celui qui en a le plus sur Twitter ?

  • Ventes de livres : avantage Fillon

Les résultats du premier tour en ont surpris plus d'un. Pourtant, le site Livres Hebdo avait prévenu : si les ventes des livres des candidats avaient eu valeur de sondage, François Fillon aurait été donné devant Alain Juppé. De fait, selon les chiffres fournis par l'institut GFK, le Sarthois a vendu 108.000 exemplaires de ses deux ouvrages, Faire et Vaincre le totalitarisme (éd. Albin Michel). Faire a même été un succès pour un livre politique, puisqu'il totalise à lui seul 95.200 ventes.

Alain Juppé, de son côté, a écrit trois ouvrages de campagne : Pour un État fort, Mes chemins pour l'école et Cinq ans pour l'emploi (éd. Lattès). Mais même avec un de plus que son adversaire, il n'arrive pas à cumuler autant de ventes. Seulement 88.300 exemplaires ont été écoulés.

En se penchant sur le chiffre d'affaires réalisé par chacun, la différence est encore plus nette. Les ventes des livres de François Fillon ont rapporté plus de deux millions d'euros. Celles des ouvrages d'Alain Juppé, "seulement" un peu plus d'un million.

  • Audiences télévisées : égalité

Du côté des audiences télévisées, les courbes suivent celles des sondages. Avant le premier tour de la primaire, Alain Juppé écrasait son adversaire. Lorsqu'il avait été l'invité de "L'Emission Politique", sur France 2, 2,7 millions de téléspectateurs s'étaient pressés pour le voir et l'écouter, soit 13,2% de part d'audience. François Fillon avait eu moins de succès avec 2,06 millions de personnes devant leur poste (9,4% de part d'audience).

Mais ça, c'était avant. Car lundi soir, lorsque les deux qualifiés pour le second tour de la primaire ont chacun été invités d'un journal télévisé, François Fillon a remporté le match. Interrogé par Gilles Bouleau sur TF1, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a attiré 6,6 millions de téléspectateurs (26,3% de part d'audience). "Seulement" 5,2 millions ont regardé Alain Juppé sur France 2.

  • Réseaux sociaux : avantage Juppé

Sur Facebook, François Fillon a plus de fans qu'Alain Juppé, avec 186.215 "likes" sur sa page officielle, contre 162.828 pour son concurrent. Mais sur Twitter, le maire de Bordeaux prend sa revanche. Plus de 437.000 personnes le "suivent", quand le Sarthois n'a "que" 340.115 followers.

La belle se jouera donc Instagram et, là encore, c'est Alain Juppé qui remporte le match. Le maire de Bordeaux a publié 711 photos sur son compte, suivi par 14.521 personnes. François Fillon, 437 publications à son actif, n'a que 4.000 adeptes. Et son compte n'est pas certifié, contrairement à celui de son adversaire.

Instagram Juppé
  • Soutiens parlementaires : avantage Fillon

Il ne fallait réunir que 20 signatures de parlementaires pour être candidat à la primaire. Mais évidemment, ceux qui pouvaient se le permettre ont tenté d'en avoir plus pour donner le ton dès le début de la campagne officielle. Et à ce petit jeu-là, c'est François Fillon qui a surclassé Alain Juppé. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait déposé 84 signatures auprès de la Haute autorité de la primaire, contre 72 pour le maire de Bordeaux.

Chez les sénateurs cependant, Alain Juppé avait recueilli plus de parrainages que son adversaire, 45 contre 39. Mais un tiers d'entre eux étaient des centristes, quand ce n'était le cas que de deux soutiens de François Fillon. Au sein du groupe LR, le Sarthois avait donc plus la cote.

  • Affluence en meeting : un point partout

Là encore, les choses ont changé en quelques semaines. En septembre, les soutiens de François Fillon au Sénat expliquaient avoir du mal à remplir les salles de meeting. Vendredi 18 novembre, à 48 heures du premier tour, le Sarthois avait dû ouvrir les salles annexes du Palais des Congrès de Paris pour accueillir les plus de 7.000 personnes venues le voir. Mardi soir, pour la grande réunion publique d'entre-deux tours à Lyon, 10.000 places ont même été prévues. Mais l'ancien Premier ministre a eu les yeux plus gros que le ventre, et de nombreuses chaises sont restées vides. L'entourage de François Fillon assure que 6.000 personnes avaient fait le déplacement.

Avec 6.000 personnes venues assister à son meeting au zénith de Paris, lundi 14 novembre, Alain Juppé avait montré les muscles. Mais pour l'entre-deux tours, le maire de Bordeaux a vu plus petit. La salle Jean-Mermoz, à Toulouse, où il a retrouvé les militants mardi soir, n'a une capacité maximale que de 2.000 places. Mais au moins, elles étaient toutes occupées.