Le site minier aurifere de Yaou, à Maripasoula, en Guyane. 0:57
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Laure Dautriche, édité par Clémence Olivier
Alerté sur l'état de la biodiversité, le chef de l'Etat a émis lundi des réserves importantes sur le projet de la Montagne d'Or, qui prévoit extraire du métal précieux pendant une dizaine d'années à partir de 2022 en Guyane.

Pendant longtemps, Emmanuel Macron s'est dit plutôt favorable à la Montagne d'Or, le plus important projet de mine d'or à ciel ouvert français, à l'étude en Guyane. Il prévoit l'exploitation d'une mine de 2,5 km de long, à partir de 2022 en forêt tropicale. Pourtant lundi, après la publication d'un rapport catastrophique des experts de l'ONU sur la biodiversité, Emmanuel Macron a émis des réserves sur ce projet controversé. "De manière très claire aujourd'hui, l'état de l'art du projet ne le rend pas compatible avec une ambition écologique et en matière de biodiversité", a déclaré le président de la République. 

Deux semaines auparavant, son ministre de l'Environnement, François de Rugy, avait déjà fait part de ses inquiétudes affirmant qu'en l'état ce projet "ne rentrait pas dans les standard environnementaux de la France". Il envisageait même de réformer les règles d'attribution des projets miniers, qui sont aujourd'hui obsolètes.

Un projet combattu par les associations de défense de l'environnement

Soutenu par le patronat local et une partie des élus, le projet est combattu par les associations de défense de l'environnement et les organisations amérindiennes de Guyane. Ces dernières craignent que le projet ne génère une importante pollution car pour extraire l'or, il faut utiliser du cyanure, une substance extrêmement toxique. Par ailleurs, pour fonctionner, la mine aura besoin de 140.000 litres d'eau par heure.

La Montagne d'Or risque aussi de créer un problème de déforestation. Pour construire cette mine, il est en effet nécessaire de déboiser l'équivalent de 800 terrains de football au milieu de la forêt amazonienne. Les défenseurs du projet assurent que cette mine d'Or créera 3.000 emplois dans un contexte où un quart de la population guyanaise est au chômage.

Une décision définitive d'ici à l'été

François de Rugy doit se rendre sur place au moins de juin pour rencontrer notamment les deux sociétés russe et canadienne qui portent le projet. Un conseil se tiendra en Guyane pour trancher. La décision définitive sur le projet de la Montagne d'Or doit être rendue d'ici à l'été.