Emmanuel Macron aux agriculteurs : "Il n'y aura jamais de bœuf aux hormones en France"

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Emmanuel Macron a assuré aux agriculteurs qu'il n'y aurait "jamais de boeuf aux hormones en France" © STEPHANE MAHE / POOL / AFP
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avec agences , modifié à
Le président a assuré aux centaines d'agriculteurs réunis à l'Élysée jeudi que les "standards de qualité, sociaux, environnementaux ou sanitaires" ne seraient pas abaissés.

Emmanuel Macron veut donner des gages aux agriculteurs, "tout en bousculant les habitudes". En s'adressant aux centaines de jeunes exploitants invités jeudi à l'Élysée, le chef de l'État a assuré "qu'il n'y aura[it] jamais de bœuf aux hormones en France", même si des accords internationaux comme celui avec le Mercosur étaient signés.

Les "standards" français ne changeront pas. "Il n'y aura jamais de bœuf aux hormones en France, il n'y en aura jamais. Il ne faut pas jouer avec les peurs des gens", a d'abord indiqué le président qui estime que "s'il y en a aujourd'hui, c'est parce que les contrôles sont mauvais, c'est parce qu'il y en a qui fraudent".

"Il n'y aura aucune réduction de nos standards de qualité, sociaux, environnementaux, ou sanitaires à travers cette négociation", a ajouté le président, en assurant qu'il travaillerait à ce qu'il soit possible de "bien contrôler aux frontières la traçabilité et les normes environnementales et sociales". "En décembre, on aurait pu conclure un accord mais comme la France avait mis des lignes rouges, la commission ne l'a pas signé", a rappelé Emmanuel Macron.

Des agriculteurs inquiets. Le président a tenu à rassurer les agriculteurs français, qui redoutant un afflux de viande bovine en provenance d'Amérique du Sud, ont manifesté mercredi à travers le pays. Plusieurs centaines d'agriculteurs de moins de 35 ans ont été invités jeudi à l'Élysée, à deux jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture.

Côté nouveautés, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'un dispositif de prêts garantis pour les jeunes agriculteurs, à hauteur d'un milliard d'euros : "Nous allons élargir le mode de financement pour prendre en compte les évolutions en cours et permettre aux jeunes agriculteurs de démarrer dans le métier dans les meilleures conditions." Un "fonds de prêts à la méthanisation à hauteur de 100 millions d'euros, avec Bpifrance" va être créé, ainsi qu'"un plan de profonde réforme des règles de développement des méthaniseurs car aujourd'hui c'est beaucoup trop compliqué, ça vous prend beaucoup trop de temps".

Des "verrous" pour les achats de terres agricoles, un "investissement stratégique". Le président de la République a aussi indiqué sa volonté de mettre des "verrous" sur les achats de terres agricoles par des étrangers : "Pour moi, les terres agricoles en France, c'est un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté, donc on ne peut pas laisser des centaines d'hectares rachetés par des puissances étrangères sans qu'on sache la finalité de ces rachats", alors qu'un groupe chinois a récemment acquis 1.700 hectares de terres à blé dans l'Indre et 900 hectares dans l'Allier.

" Nous avons aujourd'hui un déficit commercial d'un milliard d'euros en bio, ce qui est quand même fou "

 

"Nous avons aujourd'hui un déficit commercial d'un milliard d'euros en bio, ce qui est quand même fou, nous pouvons le compenser, nous devons le faire", a-t-il en revanche regretté. Le plan "ambition bio" qui sera bientôt annoncé par le gouvernement "doit nous permettre d'atteindre l'objectif de 15% des surfaces (agricoles) en bio d'ici 2022, avec une priorité donnée à la conversion dès 2018 pour accompagner la tendance et un renforcement du 'fonds avenir' bio".

La FNSEA "attend des actes". Le discours d'Emmanuel Macron n'a pas totalement convaincu la FNSEA. "Au-delà d'un discours offensif, les agriculteurs attendent des actes", a déclaré Jérôme Despey, secrétaire général du syndical agricole. "On sera dans le dialogue mais aussi dans la détermination et la fermeté", a prévenu Jérôme Despey, qui note que le président "aime le contact".