Emmanuel Macron : à quoi vont ressembler ses premières 48 heures de président ?

© FRANÇOIS NASCIMBENI / AFP
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Romain David , modifié à
L’emploi du temps du nouveau président de la République s’annonce chargé. Emmanuel Macron doit notamment s’atteler à la mise en place de son futur gouvernement.

Emmanuel Macron a été élu dimanche président de la République avec 65% des suffrages exprimés face à Marine Le Pen (environ 35%) selon les premières estimations. Le président élu a encore jusqu’à la passation de pouvoir - qui pourrait avoir lieu le 13 ou le 14 mai - pour prendre la pleine mesure de la fonction qu’il va devoir remplir pendant cinq ans, et surtout préparer la mise en place de son futur gouvernement. 

Une cérémonie, deux chefs d’Etat. Emmanuel Macron sera au côté de François Hollande lundi pour les commémorations sur les Champs-Elysées de la capitulation allemande du 8 mai 1945. Il s'agira de la première participation du président élu à une commémoration officielle, au lendemain de son élection. Mais cette cérémonie sera aussi la réédition d'une situation similaire quand, en 2012, François Hollande, élu, avait déposé la traditionnelle gerbe sous l'Arc de Triomphe avec Nicolas Sarkozy, président sortant.

Lundi, un premier dépôt de gerbe est prévu devant la statue du général de Gaulle, Place Clemenceau, au bas des Champs-Elysées. Le chef de l'Etat remontera ensuite la plus célèbre avenue du monde escorté par les motards et les cavaliers de la Garde républicaine jusqu'à la place de l'Etoile. Après les honneurs rendus et le passage en revue des troupes, une autre gerbe sera déposée sur la tombe du Soldat inconnu.

Une semaine pour se mettre en marche. Passé les moments de liesse, la première des tâches à laquelle va devoir s’atteler Emmanuel Macron est celle de la formation du prochain gouvernement, comme il l’a lui-même indiqué. "Je travaillerai sur la finalisation d’un gouvernement la semaine prochaine, et il sera annoncé après la passation de pouvoir". Et les offres de services devraient être nombreuses. Plusieurs responsables politiques, issus des deux partis traditionnels de gouvernement balayés au premier tour, ont affiché, plus ou moins explicitement, leur envie de participer à la prochaine majorité. Deux anciens Premiers ministres, le socialiste Manuel Valls, et le Républicain Jean-Pierre Raffarin, ont par exemple fait savoir qu’ils étaient prêts à dépasser le clivage gauche/droite, au moins dans le cadre d’un travail parlementaire.

De son côté, Emmanuel Macron, qui prône le renouveau des visages et ne souhaite pas avoir de ministres ayant déjà participé à d’autres gouvernements a assuré,  début avril dans un entretien au JDD, avoir déjà autour de lui un "vivier" nécessaire pour constituer son équipe gouvernementale.

Un Premier ministre pour conduire la bataille des législatives. Quant au premier d’entre eux, le nouveau président a déjà son nom "dans [l]a tête", a-t-il confié à Europe 1 vendredi. "Il sera à l’image des engagements que j’ai pris et du portrait chinois que j’ai pu faire. C’est quelqu’un qui aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire et les compétences pour animer un collectif gouvernemental qui sera profondément renouvelé, où il y aura aussi des femmes et des hommes d’expérience", a-t-il détaillé.

Un chef de gouvernement qui sera aussi amené à conduire la bataille des législatives, a fait savoir le nouveau président. Car c’est l’autre défi que devrait commencer à préparer, dans les prochaines 48 heures, Emmanuel Macron. Pour pouvoir avoir les mains libres et lancer librement ses réformes, il aura besoin d’une majorité parlementaire. L’ensemble des investitures En Marche! doit être annoncé la semaine prochaine, mais avec un parti crée il y a un an seulement, et une droite qui a remporté toutes les élections intermédiaires depuis 2012, la partie s’annonce délicate.