Sabrina Agresti-Roubache 3:32
  • Copié
, modifié à
Un mois après les émeutes qui ont secoué la France après la mort du jeune Nahel, la secrétaire d'État chargée de la Ville a livré sa lecture des événements. Invitée ce mercredi sur Europe 1, Sabrina Agresti-Roubache note la responsabilité des réseaux sociaux et détaille le projet de reconstruction voté à l'Assemblée nationale.
INTERVIEW

Quel bilan tirer, un mois après les émeutes en France ? Invitée d'Europe 1 matin ce mardi, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État de la Ville dans le nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron a fait part de son analyse des événements après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer. Originaire de Marseille, la nouvelle secrétaire d'État a noté la responsabilité des réseaux sociaux dans l'action des adolescents et jeunes adultes ayant participé aux dégradations.

"Les jeunes se ressemblent du Havre à Marseille"

"Il y avait une exception marseillaise. En 1998, quand on a eu un match contre l'Angleterre où les hooligans sont descendus sur le Vieux-Port, ce sont nous, les jeunes des quartiers nord, qui sommes venus prêter main forte aux forces de l'ordre pour empêcher les gars de tout casser. Maintenant, les 13-18 ans ont été formatés beaucoup par les réseaux sociaux. C'est ma lecture personnelle. Les jeunes se ressemblent du Havre à Marseille, de Lyon en passant par Niort", analyse-t-elle.

Pour Sabrina Agresti-Roubache, il y a une déconnexion de cette jeunesse à la réalité, qui "n'a pas pris conscience de ce qu'elle a fait". Pour rappel, les dégradations liées aux violences urbaines vont coûter 650 millions aux assureurs, a estimé il y a deux semaines leur fédération professionnelle, soit plus du double des 280 millions d'euros anticipés auparavant.

Des dérogations pour reconstruire

Le 20 juillet dernier, le Parlement a adopté définitivement le projet de loi pour faciliter les travaux de reconstruction après les émeutes. "Il fallait aller vite", se félicite la secrétaire d'État. "Donc permettre des solutions dérogatoires au droit commun, par exemple pour permettre aux maires qui ont été touchés sur des bâtiments publics. Permettre aux écoles, permettre aux crèches, permettre aux centres sociaux d'être reconstruits rapidement" ajoute-t-elle.

Ce plan permettra de contourner les appels d'offres traditionnels, qui prennent souvent des années pour les travaux publics. Il contient également la volonté de "travailler avec les assureurs", en leur demandant de prendre leur part sur des avances en trésorerie pour accélérer les processus. Enfin, "l'autre partie sur ce projet de reconstruction, c'est aussi de laisser les communes, donc les maires, décider, de prioriser, de faire. C'est à leur main, parce que c'est des gens du terrain", conclue Sabrina Agresti-Roubache.