Elections européennes : LREM refuse d'accréditer Sputnik et Russia Today
Le parti du président de la République a décidé de ne pas les accréditer pour la campagne des élections européennes, a indiqué ce vendredi son directeur de campagne Stéphane Séjourné.
La République en marche reprend son offensive contre les médias russes RT et Sputnik. "Nous n'allons accréditer ni Russia Today ni Sputnik pour couvrir notre campagne", a annoncé Stéphane Séjourné, directeur de campagne, dans une interview au Monde. "Ce ne sont pas des organes de presse mais de propagande au service du Kremlin. Ils ne doivent pas être assimilés à des médias, qui vérifient ou recoupent l'information", a-t-il justifié.
"Paris n'a jamais fourni d'explications officielles". RT s'était déjà vue refuser plusieurs fois des accréditations à l'Elysée, avant de finalement avoir accès en novembre 2017 au palais présidentiel. La chaîne a répondu dans l'après-midi sur son site, reprochant à la majorité de n'avoir aucun "exemple" ou "preuve". Sputnik a souligné de son côté que "Paris n'a jamais fourni d'explications officielles concernant sa décision de ne pas accréditer les journalistes de Sputnik et de RT".
"Des bobards inventés". Emmanuel Macron avait annoncé en janvier 2018, lors de ses voeux à la presse, vouloir "faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles". Dans une allusion à peine voilée aux médias russes RT et Sputnik, il avait fustigé "cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux" qui "en un instant" répandent "des bobards inventés".
Deux propositions de loi controversées ont depuis été adoptées par l'Assemblée pour lutter contre "la manipulation de l'information" en période électorale. Elles doivent permettre à un candidat ou parti de saisir le juge des référés pour faire cesser la diffusion de "fausses informations" durant les trois mois précédant un scrutin national.