Eric Dupond-Moretti était lundi devant la Commission des Lois de l'Assemblée nationale. 1:24
  • Copié
Salomé Legrand, édité par Margaux Baralon , modifié à
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, faisait face lundi aux députés de la Commission des Lois pour exposer les projets de son ministère. Et il a d'ores et déjà adopté une position d'équilibre entre laxisme et répression qui correspond parfaitement au "et en même temps" défendu par Emmanuel Macron.

Plus habitué aux prétoires qu'à l'arène politique, Eric Dupond-Moretti s'est soumis au feu roulant des questions des députés de la Commission des Lois, lundi, à l'Assemblée nationale. Les parlementaires l'ont interrogé sur les grands projets de son ministère et l'avocat s'est montré moins tonitruant qu'en audience. Parfois un peu perdu dans les petites fiches rédigées par son cabinet, le garde des Sceaux a même franchement avoué n'avoir pas pu tout préparer, ayant "beaucoup de travail" et des remises à niveau à faire sur les différents sujets.

Ni "baguette magique" ni "matraque"

Le nouveau ministre de la Justice a cependant semblé déjà bien sur la ligne "et en même temps" érigée en leitmotiv par Emmanuel Macron depuis le début du quinquennat. "Je ne serai pas le garde des Sceaux du laxisme. Mais je ne serai pas non plus le garde des Sceaux du tout répressif", a-t-il lancé. "Je n'ai pas de baguette magique mais je ne veux pas de matraque non plus. Et si la répression était la solution, il y a des siècles que nous le saurions."

Dénonçant un mauvais procès sur son antiféminisme supposé, Eric Dupond-Moretti a évoqué de futures unités de proximité dans les hôpitaux pour prendre en charge les femmes victimes de violences. Il compte également s'attaquer à la justice des mineurs pour faire quelque chose "qui a de la gueule", ou encore une réforme de l'article 65 de la Constitution pour changer le mode de nomination des magistrats du parquet. Mais pour cela, il faudra un référendum ou un vote du Parlement réuni en Congrès.