VIDÉOS - Des féministes dans la rue après les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti

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De nombreuses militantes devant l'Hôtel de Ville à Paris brandissaient des pancartes. © Capture Twitter
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Maximilien Carlier, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Des militantes féministes ont une nouvelle fois manifesté dans plusieurs villes de France ce vendredi, après les nominations de Gérald Darmanin, accusé de viol, au ministère de l'Intérieur, et d'Éric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #MeToo, à la Justice.

"On a enterré la grande cause du quinquennat, l'égalité femmes-hommes." Comme annoncé, plusieurs rassemblements féministes ont eu lieu ce vendredi dans plusieurs villes de France contre les nominations de Gérald Darmanin, accusé de viol, au ministère de l'Intérieur, et d'Éric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #MeToo, à la Justice. C'est notamment le cas à Lille, où une centaine de personnes s'étaient déjà mobilisées mardi soir sur la place de la République pour dénoncer le "remaniement de la honte". 

Des militantes veulent la démission des ministres

Mais ce vendredi, c'est sur la Grand-Place que les manifestantes se sont rassemblées pour demander la "démission" des deux ministres. Un rassemblement statique dans le calme, juste devant le Théâtre du Nord, avec des prises de parole devant une centaine de militantes, toutes habillées en noir de la tête aux pieds. "Aujourd'hui, on est en deuil. On a enterré la grande cause du quinquennat, à savoir l'égalité femmes-hommes", explique au micro d'Europe 1 une manifestante.

"C'est un mauvais signal qui nous est envoyé par le président de la République"

Un peu plus loin, Betty, de Valenciennes, est en colère après ce qu'elle qualifie de "remaniement de la honte". "C'est un mauvais signal qui nous est envoyé par le président de la République. On a un ministre de l'Intérieur qui est sous le coup d'une enquête pour viol et un ministre de la Justice qui a tenu énormément de propos misogynes. On s'inquiète donc de la politique qui va être prise en matière d'égalité hommes-femmes et de violences [contre les femmes]."

À Paris, la manifestation qui s'est tenue devant l'Hôtel de Ville a rassemblé quelques milliers de personnes à l'appel du collectif féministe #NousToutes.

"La nomination de Darmanin est un crachat à la gueule de toutes les victimes", a estimé Nollaïg, étudiante de 24 ans, rencontrée à Paris. "Ce genre de rassemblement va réveiller les gens", espère-t-elle. Alors que les manifestants scandaient "la honte !, la honte !" et chantaient "la grande cause du quinquennat et le Grenelle, c'était du blabla", la militante féministe Caroline de Haas a de son côté assuré qu'"on n'attend pas la démission (du gouvernement), on n'attend plus rien". 

600 militantes à Bordeaux, 700 à Nantes

Sur la colonnade fermant l'accès de l'Hôtel de Ville de Bordeaux, où les manifestants étaient 600 selon la préfecture, une grande banderole noire avait été tendue, sur laquelle était écrit en vert fluo "power", suivi d'un cercle sur une croix, le signe symbolique de la femme. Sept cents personnes ont également manifesté à Nantes selon la préfecture. A Grenoble, un cercueil noir, sur lequel était inscrit "RIP la grande cause du quinquennat", l'Égalité Femmes-hommes, a symboliquement été déposé vers 18h devant l'entrée du Palais de Justice.

Mardi, pour sa première journée à l'Intérieur, Gérald Darmanin avait déjà dû affronter la colère de féministes, dont certaines ont tenté de perturber la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Christophe Castaner. Scandant "Darmanin démission" et "Darmanin violeur", elles ont brandi des pancartes indiquant : "Darmanin à l'Intérieur, vous vous torchez avec nos plaintes". De son côté, le nouveau locataire de Beauvau a dit jeudi "avoir le droit à la présomption d'innocence".