La difficile conversion politique des "gilets jaunes" en vue des européennes

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Des ronds-points aux urnes, le chemin est semé d'embûches pour les "gilets jaunes". © PASCAL GUYOT / AFP
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Théo Maneval, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Près de 30 associations ont été lancées par des "gilets jaunes" avec, pour certaines, l'objectif clairement affiché de peser lors des élections européennes. Mais les obstacles sont nombreux.

Les "gilets jaunes" feront-ils bientôt partie intégrante du paysage associatif et politique français ? De plus en plus de contestataires se regroupent en associations afin de pérenniser le mouvement né en novembre. Au total, selon le décompte d'Europe 1, 29 associations en lien avec les "gilets jaunes", présentes au Journal officiel, ont été déclarées en préfecture dans toute la France. Certaines d'entre elles ont clairement les élections européennes de mai prochain dans le viseur.

 

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Objectif de 800.000 euros. De ces associations, c'est celle nommée "Gilets Jaunes, le mouvement", fondée samedi à Marseille, qui parait la plus solidement organisée. "On a récolté près de 85.000 euros, avec une cotisation à 6,50 euros", avance Hayk Shanynian, le fondateur, qui se targue d'avoir déjà rassemblé 14.000 adhérents. "Mais pour la campagne des européennes, ce sont des sommes astronomiques… Il faudrait 800.000 euros, rien que pour l'impression des bulletins de vote."

Entendu sur europe1 :
C'est complexe, parce qu'on a beaucoup de mal à se regrouper entre associations

"Délai très court". Inutile de dire que ça parait inatteignable pour beaucoup d'autres de ces groupes, implantés localement dans les Vosges, le Cantal, la Gironde… Dans l'Yonne, Christophe Deriaz préside les Gilets Jaunes Modérés. Pour être sur la ligne de départ, il doit trouver les 79 candidats nécessaires pour la liste. "C'est complexe, parce qu'on a beaucoup de mal à se regrouper entre associations", déplore-t-il. "Le délai est très court, donc si les listes tombent et qu'on n'a pas commencé, ça va être compliqué…", anticipe l'homme. 

Un agrément nécessaire. D'autant que le parcours ne s'arrête pas là : une fois la liste constituée, pour pouvoir percevoir l'argent récolté il faut avoir l'"agrément de parti politique". Il est décerné par la Commission Nationale des Comptes de Campagne, qui indique à Europe 1 qu'une seule association en a fait la demande pour l'heure.