Depuis le Canada, Emmanuel Macron imperturbable face aux dernières révélations

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William Galibert (envoyé spécial au Canada), édité par Anaïs Huet
Parce qu'il se refuse à commenter les sujets nationaux depuis l'étranger, Emmanuel Macron n'a pas réagi publiquement aux révélations sur ses comptes de campagne et sur les soupçons de corruption qui pèsent sur son plus proche conseiller.

Les remous ont traversé l'Atlantique. Emmanuel Macron a taché de dissimuler toute trace d'agacement, de réprimer une quelconque gêne devant les caméras. Pourtant, à plus de 5.000 kilomètres de Paris, deux affaires ont rattrapé le président.

Des comptes déjà examinés. D'abord, ses comptes de campagne sont mis en cause. Le chef de l'État aurait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" auprès de théâtres parisiens et de factures "potentiellement litigieuses" selon franceinfo, qui a révélé l'information jeudi. Depuis le Canada, où il doit participer au sommet du G7, la réponse d'Emmanuel Macron fut très sèche, en trois secondes chrono : "Il y a en France des commissions compétentes et un juge qui ont déjà jugé les comptes de campagne."

Un refus de répondre, par principe. La seconde épine dans le pied d'Emmanuel Macron, ce sont les soupçons qui pèsent sur Alexis Kohler, son homme de confiance à l'Élysée, rattrapé par des soupçons de conflit d'intérêts. Le parquet national financier a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur ses liens avec l'armateur italo-suisse MSC. En conférence de presse, aux côtés du Canadien Justin Trudeau, le président de la République a d'abord refusé de répondre. "J'ai deux engagements simples dans la vie : je ne parle jamais d'une procédure judiciaire en cours - je ne l'ai jamais fait - et je ne parle jamais de sujets domestiques quand je suis à l'international dans des conférences de presse. Je ne vais pas commencer aujourd'hui."

Aucune remise en question de sa probité. Un peu plus tard, dans son avion et en tout petit comité, Emmanuel Macron a osé cette fois voler au secours de son plus proche conseiller, à ses côtés depuis 2014 et son arrivée à Bercy. "Je connais chacun des membres de mon équipe. Ce sont des gens d'une probité exemplaire, et lui au premier chef", a asséné le président de la République. 

Pas un mot de plus sur les polémiques, car le chef de l'État a un rendez-vous à préparer : un tête-à-tête face à Donald Trump pour démarrer le G7.