Depuis l'Afrique, Manuel Valls l'assure : "non", il n'est pas en "colère" contre Hollande

© LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec Théo Maneval
Le Premier ministre a tout fait pour éviter de relancer la polémique après ses propos acides à l'encontre du président de la République.

Profiter de l'éloignement pour laisser retomber la tension. En tournée en Afrique de l'Ouest, Manuel Valls a tout fait pour éviter de relancer la polémique et n'est pas revenu sur les propos amers qu'il aurait tenus à l'encontre de François Hollande.

Quand Manuel Valls évoque la "honte" provoquée par François Hollande. Dans des propos qu'il aurait tenus dans l'avion qui le conduisait jeudi à Bordeaux et rapportés par Le Monde daté de samedi, le Premier ministre aurait dit sa "colère" personnelle et évoqué la "honte" ressentie par les militants à la lecture du livre-confessions de François Hollande Un président ne devrait pas dire ça. "C'est ce que je ressens, il ne faut pas se taire et toujours nommer les choses", a confié le chef du gouvernement, assurant qu'en raison de "la situation politique actuelle", il avait "le sentiment d'avoir une véritable responsabilité afin qu'on sorte le mieux possible de cette période très périlleuse".

Le Premier ministre évite de revenir sur le sujet. Arrivé vendredi soir au Togo, première étape d'une tournée diplomatique en Afrique de l'Ouest, Manuel Valls a soigneusement évité de confirmer ces propos, visiblement décidé à laisser passer l'orage. Interrogé pour savoir s'il était encore en "colère", le Premier ministre a préféré esquiver : "non, au contraire, vous avez vu que je suis avec les Français qui sont au Togo", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.

Dans les jardins de la résidence de l'ambassadeur , Manuel Valls a ensuite tenu un discours sans vague, restant bien dans son rôle de Premier ministre en déplacement : développement économique et sécurité étaient au coeur de son discours. En revanche, les allusions à la politique intérieure ont été rares, si ce n'est pour vanter le bilan de ce quinquennat. "Notre économie se porte mieux : le chômage baisse, pas assez vite bien évidemment, mais 66.000 chômeurs en moins au septembre, 90.000 chômeurs de mois depuis le début de l'année, cela veut bien dire qu'il y a un mouvement qui est lancé. La croissance est là, trop faible mais elle est là. Il faut poursuivre les réformes", a-t-il déclaré.

Quelques rares allusions à François Hollande ou à son action contre les terroristes au Mali : chaque mot est pesé, Manuel Valls se sait très surveillé et semble vouloir profiter de la distance et de ces quatre jours en Afrique de l'Ouest pour laisser retomber la tension.