Aillagon Europe 1 7:01
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Alors que le chef de l'État doit faire mercredi une série d'"annonces" pour le secteur de la culture, durement touché par le confinement visant à endiguer l'épidémie de coronavirus, l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon se dit "très soucieux" d'éventuelles "amputations" du pouvoir du ministre Franck Riester.
INTERVIEW

Intermittents, petits musées, salles de cinéma… Le ministre de la Culture Franck Riester a listé mardi matin sur Europe 1 une série de mesures et d'orientations pour un secteur très durement touché par la crise du coronavirus et le déconfinement. Mais les principales "annonces" dans ce domaine seront faites mercredi par Emmanuel Macron lui-même. Au micro d'Europe 1, l'ancien ministre Jean-Jacques Aillagon met en garde contre un interventionnisme trop fort du chef de l'État dans ce secteur sensible.

"Il faut qu'Emmanuel Macron se garde de tout ramener à lui", explique Jean-Jacques Aillagon, aux responsabilités dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, de 2002 à 2004. "Il s'expose et se fragilise", développe l'actuel conseiller de François Pinault dans ses activités culturelles, qui appelle par ailleurs au lancement d'un véritable plan Marshall pour "épargner" et "sauver la culture".

Un ministère menacé ?

Franck Riester doit-il craindre pour ses prérogatives, dans un champ que le chef de l'État aime préempter ? "Je tiens à ce que le gouvernement exerce toute sa responsabilité et que chacun puisse exercer son ministère", avertit Jean-Jacques Aillagon. "Je suis très soucieux de tout ce qui ressemble à une amputation de la part de responsabilité du ministère et très soucieux que lui soit restituée la totalité de ses compétences."

"C'est une vieille habitude très monarchique dans la pratique des institutions que se tourner vers le Président" lors d'une crise comme celle que nous vivons, rappelle Jean-Jacques Aillagon sur Europe 1, qui insiste sur la nécessité de garder un poids fort rue de Valois, au siège du ministère : "Il y a un ministre de la Culture, c'est à lui de mettre en place un vaste programme de survie et de développement de la culture. Si on ne met pas le ministère de la Culture aux avants-postes, pourrait se poser la question de son utilité et donc de son existence."