Laurent Wauquiez a présenté jeudi un vaste plan pour le dépistage du nouveau coronavirus. 1:28
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Europe 1 avec AFP
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a détaillé jeudi l'organisation de sa campagne de dépistage du nouveau coronavirus. Un plan raillé comme un "effet d'annonce" par le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Plus de deux millions de tests commandés et 1.300 centres de prélèvement spécialement déployés : le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a détaillé jeudi l'organisation de sa campagne de dépistage de la Covid-19 avant Noël, peu avant les annonces attendues de Jean Castex.

L'opération vise, du 16 au 23 décembre, à "permettre à tous les habitants qui le souhaitent de pouvoir se tester afin de protéger leur famille" en évitant la propagation du virus durant les fêtes, a expliqué l'élu devant la presse et ses partenaires. "Le vaccin n'est pas pour tout de suite, loin s'en faut, donc pour accompagner le déconfinement, se tester, en plus de respecter les gestes barrières, est le bon réflexe", a-t-il ajouté.

Un "effet d'annonce" dénoncé par Olivier Véran

Cette campagne avait été présentée mi-novembre et le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait alors dénoncé un "effet d'annonce" dont les autorités compétentes n'avaient pas été informées. Jeudi, Laurent Wauquiez a assuré de son étroite collaboration avec celles-ci, répétant que l'opération s'inscrivait dans le cadre de l'arrêté ministériel du 16 novembre prescrivant les mesures de lutte contre l'épidémie.

Ce texte prévoyait la possibilité de dépistages collectifs à l'initiative d'un employeur ou d'une collectivité mais "au sein de populations ciblées" et "en cas de suspicion de cluster ou de circulation particulièrement active du virus". L'exécutif régional a commandé 2,2 millions de tests antigéniques, privilégiés pour leur rapidité, à différents laboratoires. Des tests PCR seront également réalisés, principalement pour dépister les lycéens. Les résultats seront enregistrés dans la base de données nationale.

Le dépistage, ouvert à tous et gratuit, se fera dans environ 2.600 centres de prélèvement, dont la moitié fonctionne déjà dans des laboratoires, centres médicaux, pharmacies et hôpitaux. Les 1.300 autres seront installés temporairement dans des lycées et centres d'apprentissage, des entreprises et services administratifs, des établissements de santé et des services d'incendie et de secours, ainsi que dans des zones d'activité, des supermarchés et des gares; enfin dans plusieurs centaines de communes et 40 cars itinérants.

Un "risque de superposition des politiques sanitaires" ?

Plus de 15.000 personnes seront mobilisées, dont 4.000 déjà à l'oeuvre dans les centres existants, auxquelles s'ajouteront notamment les effectifs des laboratoires partenaires, ainsi que 1.900 infirmiers libéraux, 1.500 pompiers et des membres de la Croix-Rouge. La collectivité indique avoir engagé 19 millions d'euros dans l'opération, dont 13 pour l'achat des tests; elle s'appuie aussi sur l'Assurance maladie qui remboursera les actes.

L'opération a été critiquée par les maires de Lyon (EELV) et Villeurbanne (PS), inquiets d'un "risque de superposition des politiques sanitaires" - ils ont déjà mis en place deux centres de dépistage massif. "Ça me ferait de la peine que Lyon ne soit pas associée à l'opération. J'espère que le bon sens va revenir", a répondu Laurent Wauquiez.