Covid : Parly admet que les militaires revenus de Wuhan en janvier n'ont pas été testés

La ministre de la Défense Florence Parly est critiquée après son passage devant la commission d'enquête sénatoriale sur le coronavirus.
La ministre de la Défense Florence Parly est critiquée après son passage devant la commission d'enquête sénatoriale sur le coronavirus. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
La ministre de la Défense Florence Parly a admis devant le Sénat avoir affirmé à tort que des militaires revenus de Wuhan début 2020 avaient été testés au coronavirus. "Non, la base militaire de Creil n'est pas à l'origine d'un cluster dans l'Oise", a assuré la ministre, qui a été vivement critiquée par l'opposition. 

Florence Parly essuyait mercredi des critiques de l'opposition après avoir reconnu la veille avoir affirmé à tort en mars que les militaires revenus de mission en Chine début 2020 avaient été testés au Covid-19. En janvier, un avion français a rapatrié près de 200 Français bloqués à Wuhan, dans le centre de la Chine, premier endroit où a été repéré le nouveau coronavirus fin 2019. L'équipage était composé de militaires de la base aérienne de Creil, dans l'Oise, un département devenu en février un des principaux foyers d'infection en France.

 

Mardi, devant la commission d'enquête sénatoriale sur la gestion de l'épidémie, la ministre a admis avoir "dit quelque chose d'inexact le 4 mars à France 2" en affirmant à l'époque que le personnel de bord avait été testé au retour de Wuhan. "C'était un raccourci", a-t-elle plaidé. "Les équipages qui rentraient de Wuhan ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict mais qui en effet ne comprenait pas à l'époque de tests". "Le dogme à ce moment-là n'était pas de tester tout le monde mais de tester les personnes symptomatiques", a renchéri la directrice centrale du service de santé des armées, Maryline Gygax Genero, également auditionnée.

Vives critiques de l'opposition 

Florence Parly a rappelé qu'une enquête avait découvert a posteriori un premier cas de Covid-19 dans l'Oise mi-janvier, soit avant l'envoi des militaires à Wuhan. En outre, ces derniers ne sont pas descendus de l'appareil en Chine et portaient des équipements de protection. Ainsi, a estimé la ministre, "non, la base militaire de Creil n'est pas à l'origine d'un cluster dans l'Oise". Le témoignage de Florence Parly a déclenché des critiques de la part de parlementaires de l'opposition, poussant le gouvernement à prendre sa défense. "Comment faire confiance à un gouvernement qui ment continuellement ?", a réagi la sénatrice EELV Esther Benbassa sur Twitter.

 

Florence Parly "a reconnu s'être trompée, ce qui peut arriver à tout le monde, y compris à des ministres", a fait valoir mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres, en rappelant que "le protocole sanitaire en vigueur n'était pas le même aujourd'hui et ne prévoyait pas des tests systématiques". "Malheureusement tous les doutes sont permis puisque ces militaires, entre le 31 janvier et le 14 février, n'ont pas travaillé pour la plupart, ils sont restés chez eux mais ils pouvaient vaquer à leurs occupations", a déploré sur LCI le sénateur LR de l'Oise, Olivier Paccaud, en regrettant qu'ils n'aient pas été testés.