L'adoption de mesures sanitaires locales pourrait virer au casse-tête pour l'exécutif. 1:22
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Jean-Rémi Baudot, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le gouvernement veut prendre son temps pour décider de nouvelles restrictions sanitaires dans vingt départements couvrant Paris, Lyon et Marseille, où les cas de coronavirus menacent de flamber. Une stratégie de cas par cas qui pourrait virer au casse-tête si chaque territoire pousse ses doléances. 

Alors que Nice et Dunkerque s'apprêtent à vivre leurs premiers week-ends de l'année 2021 confinés, toute la région parisienne, le Rhône, les Bouches-du-Rhône et une partie des Hauts-de-France et du Grand Est notamment, se sont réveillés en sursis vendredi, placés sous "surveillance accrue" par l'exécutif. Le gouvernement veut prendre son temps pour décider de nouvelles restrictions sanitaires. Mais après la polémique sur le confinement demandé par la ville de Paris, il se retrouve face à la gestion parfois délicate de la mise en place de mesures locales. Face aux doléances de chaque département, le cas par cas pourrait vite tourner au casse-tête.

Pour la vingtaine de départements "sous surveillance", les concertations avec les élus vont débuter dans les prochains jours. Selon les informations d’Europe 1, Jean Castex réunira samedi en visioconférence les ministres de la Santé et de l’Intérieur ainsi que les préfets et les patrons d’ARS. L’objectif est de leur donner des directives, avec une feuille de route claire : dialoguer, pour que restriction rime avec acceptation.

"Un confinement le week-end est l’hypothèse de base"

Avec quelles options sur la table ? "Un confinement le week-end est l’hypothèse de base", affirme un ministre. Mais d’autres subtilités pourraient être adoptées, reconnait-on au gouvernement. "Si tout le monde pense 'intérêt général', il ne devrait pas y avoir de souci", plaide un conseiller de l’exécutif.

Mais qui dit mesures locales dit aussi revendications locales, comme on l’a vu à Paris. Chaque territoire pourrait vouloir pousser ses propres doléances, parfois pour de bonnes raisons, parfois aussi pour simplement tenir tête au gouvernement. Car la politique n’est jamais loin. "Il y a de temps à autre des réclamations quasi électorales", affirme l’entourage de Jean Castex. D’ailleurs, le Premier ministre le reconnait en privé : "Le premier critère est sanitaire, mais ça n’est jamais le seul." L’exécutif se prépare à d’éventuelles polémiques dans les jours à venir.