Elections municipales coronavirus AFP 1:51
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, édité par , modifié à
La progression de l'épidémie de coronavirus dans plusieurs régions de France ne menace pas concrètement le scrutin, selon l'exécutif. Mais l'Association des maires de France craint notamment des difficultés logistiques pour la tenue du scrutin des 15 et 22 mars.

À douze jours des élections municipales, le coronavirus est dans tous les esprits. Un scrutin sur fond d'épidémie ne s'est jamais vu, et si la maladie semble gagner du terrain avec 191 cas en France recensés lundi soir, l'exécutif assure pour l'heure que le virus ne remet pas en cause la tenue du scrutin. Des questions pratiques se posent tout de même sur l'organisation du vote. 

Nombre d’élus s’interrogent déjà : va-t-on pouvoir ouvrir les bureaux de vote dans de bonnes conditions ? Du côté de l'Association des maires de France, on reconnait que si la maladie progresse, il sera difficile de trouver du monde pour tenir les bureaux. Les assesseurs sont des élus qui peuvent être réquisitionnés mais la situation serait différente si les fonctionnaires exercent un droit de retrait. "Il y a des agents territoriaux qui interviennent, ils sont à l’entrée, ils comptes les enveloppes… Imagions qu’ils fassent comme les agents du Louvre, on serait drôlement en difficulté", explique Agnès Le Brun, porte-parole de l'AMF.

Reporter poserait "un problème d'équité"

Faudrait-il reporter le scrutin ? Certains, notamment dans l’Oise, craignent que les électeurs aient peur de venir voter. Mais reporter l'élection uniquement dans les villes les plus contaminées ne semble pas envisageable. "Ça posera un problème d'équité républicaine et de clarté des résultats", poursuit Agnès Le Brun.

Du côté de l'exécutif, on se veut rassurant. "L'inquiétude ne suffit pas à annuler des élections. Il faut qu’elles se tiennent", dit-on à Matignon. L'entourage du Premier ministre considère que le droit de vote est bien supérieur au fait d’aller à un concert ou de courir un semi-marathon.