Les 150 citoyens de la convention ont remis 149 propositions à Emmanuel Macron fin juin. 1:34
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Claudia Bertram, édité par Romain David
Les membres de la Convention citoyenne pour le climat vont se réunir une dernière fois vendredi, notamment pour rendre un avis sur les transpositions législatives faites par le gouvernement de leurs 149 propositions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais certains dénoncent déjà le manque d'ambition de la copie présenté par l'exécutif.

C'est l'heure du bilan pour les membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui se réunissent à partir de vendredi matin pour une huitième et ultime session. Après avoir travaillé durant neuf mois, les 150 citoyens tirés au sort ont remis 149 propositions au président de la République fin juin, des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Ce week-end, ils se prononcent sur la traduction par le gouvernement de leurs propositions à travers le projet de loi climat, mais aussi le plan de relance, le budget 2021 ou encore divers décrets. Si l'exécutif se targue de traduire la quasi-totalité des propositions de la convention, écologistes, ONG et diverses instances pointent des mesures revues à la baisse.

Des mesures amoindries

La copie du gouvernement est globalement critiquée pour son manque d'ambition. L'une des principales mesures portées par la convention est l'obligation de la rénovation énergétique des bâtiments d'ici 2040. Mais le gouvernement ne retient pas l'obligation généralisée, et a préféré opter pour l'interdiction de la location des passoires thermiques d'ici 2028.

Autre point noir : l'interdiction de la publicité pour les produits les plus polluants, comme les SUV, et qui sera finalement limitée aux seules énergies fossiles. Ou encore l'interdiction de certains vols intérieurs, conditionnée par le gouvernement à l’existence d’une alternative de moins de 2h30 en train, quand la convention proposait 4 heures.

L’amertume des membres de la convention

Les exemples peuvent se multiplier. Si Grégoire Fraty, l'un des membres de la convention, veut voir le verre à moitié plein, il peine à cacher sa déception. "On va dans le bon sens. Est-ce qu'on va suffisamment vite ? Suffisamment loin ?", interroge-t-il auprès d'Europe 1. "Nous, citoyens, avons envie de dire que ce qui est fait est bien, mais qu’il il faut faire beaucoup plus. C'est un peu notre rôle de secouer le cocotier", poursuit-il.

Côté exécutif, plutôt que de se demander si les propositions des citoyens ont été respectées, on veut mettre en avant une initiative qui a permis de faire bouger les lignes sur la transition énergétique.