PS LFI 2:47
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Victor Chabert et Alexis De Lafontaine, édité par Juline Garnier
C'est la question qui taraude les personnalités politiques ces derniers jours. Le conseil national du Parti socialiste examine ce jeudi soir l'accord de principe prévu avec La France insoumise en vue des législatives. En présentiel ou en vidéoconférence, les 300 membres de ce conseil devront se prononcer sous 24 heures, et on est loin de la simple formalité.

Les cadres qui arrivent devant le siège du PS à Ivry-sur-Seine ont la mine grave pour la plupart. Ils viennent au compte gouttes pour examiner l'accord de principe réalisé avec la France insoumise pour une union aux élections législatives. Peu de communication pour l'instant, si ce n'est l'élue Hélène Geoffroy. En désaccord avec l'union proposée, l'opposante d'Olivier Faure au dernier congrès précise que "ce conseil national sera un combat". Il s'agit d'un vote crucial pour l'avenir du Parti socialiste, et l'issue du scrutin est incertaine.

Tout au long de la journée, diverses oppositions interne se sont fait entendre. Carole Delga, la très puissante présidente de la région Occitanie, s'est fendue d'un communiqué assassin annonçant qu'elle voterait contre cet accord. Elle dit qu'il "ne correspond pas à ses valeurs", qu'il s'agit d'une "union de façade". Anne Hidalgo a ouvertement critiqué ce projet d'union en expliquant qu'il ne "respectait pas les personnes ni les élus implantés dans les territoires", mais qu'elle ne s'y opposerait pas. La Fédération de Paris du PS devrait par ailleurs s'abstenir.

"Tout n'est pas négociable"

"Cet accord n'est pas souhaitable en l'état. Il faut respecter à la fois les électeurs et les territoires. J'apprends que sur mon territoire, on aurait une inconnue qui viendrait de je ne sais quelle sensibilité, en remettant en cause d'ailleurs les principes européens, alors même que des milliers d'emplois chez moi dépendent des échanges européens", déplore Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-Mer.

"Ça mérite quand même non seulement les discussions, mais surtout qu'on reparte aux fondamentaux. Parce que tout n'est pas négociable, en tout cas pas les valeurs et en tout cas pas l'engagement", a-t-il ajouté. Il fait partie du conseil national qui va devoir se prononcer. Pour lui, pas de doute, ce sera non.

Un résultat qui se profile très serré

D'autres communiqués se sont montrés plus favorables, comme celui de Martine Aubry ou de la jeune garde de maires socialistes comme Johanna Rolland ou Nathalie Appéré. Pour elles, cet accord est nécessaire pour la survie du Parti socialiste. Au sein de la direction nationale du PS, on s'attend à un résultat très serré, notamment en raison du blocage opéré par les fédérations du sud, celles qui pèsent le plus au Parti socialiste.

Et paradoxalement, ce sont dans ces territoires qui sont les plus pénalisées par le projet d'union. Dans certains départements, qui sont des bastions socialistes, la colère est grande. Des élus sont vent debout dans l'Hérault ou le Tarn, le département de Jean Jaurès. Ils n'ont aucune circonscription réservée. Le PS est totalement rayé de la carte au profit des écologistes et des insoumis. Ce qui est certain à ce stade, c'est que même si cet accord est voté, il y aura des dissidences.