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Clivant, opiniâtre et radical, Jean-Marie Le Pen s'est éteint à l'âge de 96 ans

Laura Laplaud - Mis à jour le . 2 min
Jean-Marie Le Pen est mort mardi à l'âge de 96 ans.
Jean-Marie Le Pen est mort mardi à l'âge de 96 ans. AFP / © Derrick CEYRAC / AFP

C’est un ténor de la vie politique française à la fois clivant, opiniâtre et radical qui vient de s’éteindre. À l’âge de 96 ans, Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi 7 janvier 2025 et laisse derrière lui une immense carrière constellée de succès électoraux retentissants mais aussi d’échecs politiques et familiaux. Sans oublier les innombrables polémiques et condamnations qui ont balisé son parcours jusque dans les tous derniers instants. Rarement un homme n’aura autant divisé une nation.

Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National, a marqué la vie politique de ces 70 dernières années. Dirigeant de parti, conseiller régional, député français, député européen… Celui qui a vu le jour à La Trinité-sur-Mer dans le Morbihan en 1928 a presque tout écumé, à l’exception notable de maire et sénateur.

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Au second tour de l’élection présidentielle en 2002

Après avoir servi dans l’armée lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, il débute sa carrière politique en 1956. Il est alors placé à la tête de la liste d'Union et fraternité française (UFF) aux législatives dans la première circonscription de la Seine (secteur de Paris). À 27 ans, il est élu à l’Assemblée nationale. Après une décennie faite de hauts et de bas, la carrière de Jean-Marie Le Pen prend un tournant en 1972 lorsque les responsables du mouvement Ordre nouveau lui proposent de prendre la direction du Front national, parti nouvellement créé. Le début de son ascension politique.

Quelques années plus tard, il se présente à l’élection présidentielle de 1988 et se targue de "dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas". Les thèmes de l’insécurité et de l’immigration seront ses fils rouges. Il tentera de nouveau d’accéder à l’Élysée en 1995, 2002 (il accède au second tour de la présidentielle) et 2007, avant de passer le flambeau à sa fille, Marine Le Pen en 2011.

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Une carrière politique marquée par de nombreux dérapages

Adepte des déclarations sulfureuses, la carrière politique de Jean-Marie Le Pen a été marquée par de nombreux dérapages. Des propos parfois jugés racistes et antisémites. En 1987, il comparait les personnes atteintes du VIH à des lépreux et les qualifiait de "sidaïques". La même année, il flirtait avec le négationnisme, indiquant que les chambres à gaz étaient "un détail de l’histoire". Dix ans plus tard, il déclarait croire à "l’inégalité des races". "Je vais te faire courir moi Rouquin, tu vas voir, hein, Pédé", lançait-il à un homme lors d’un déplacement à Mantes-la-Jolie. Des allégations pour lesquelles il a été condamné à de multiples reprises.

Côté vie privée, Jean-Marie Le Pen a épousé Pierrette Lalanne le 29 juin 1960. Trois filles sont issues de cette union : Marie-Caroline, Yann, Marine. Ils divorcent le 18 mars 1987. En 1991, l’homme politique se remarie avec Jany Paschos. Sa petite-fille, Marion Maréchal, fille de Yann, entre elle aussi en politique et gagne les élections législatives de 2012 dans le département du Vaucluse. Elle devient la plus jeune députée de l’histoire de la République à 22 ans, en 2012. Il est décédé à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il avait été admis pendant plusieurs semaines.