CHU nantes 1:40
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Charles Guyard
François Braun, le ministre de la Santé, s'est rendu au chevet des urgentistes ce mercredi matin dans un CHU à Nantes après les premières conclusions de la mission flash. En effet, avant qu'il soit nommé ministre, il avait été chargé par Emmanuel Macron d'étudier des pistes pour soulager les services d'urgence, en grande souffrance.

"Il y a cinq patients qui sont là depuis plus de 24 heures. Il y en a une qui est là depuis 100 heures, plus de quatre jours aux urgences". Éric Batard n'est même plus étonné, mais plutôt désabusé. Le chef des urgences du CHU de Nantes ne voit plus passer des patients dans son service, il les voit surtout rester de plus en plus longtemps. "La semaine dernière, il y a un patient qui est resté huit jours", affirme-t-il.

"C'est un sujet qui se dégrade progressivement depuis des années"

En cause, le manque de lits qui retarde toute hospitalisation dans la foulée. Une situation loin d'être inédite. "C'est un sujet qui se dégrade progressivement depuis des années", précise Éric Batard. Mais cet encombrement commence dès l'accès aux urgences ou encore trop de personnes s'y précipitent sans présenter de pathologies graves ou vitales.

 

En visite à Nantes ce matin, le ministre de la Santé, François Braun, a rappelé l'importance de la régulation du Samu comme premier filtrage. "Cette régulation, elle n'apporte pas une dégradation des soins comme je peux l'entendre, mais elle apporte au contraire une meilleure orientation des patients en fonction des besoins", a-t-il expliqué.

71.000 appels en juillet

Le problème, c'est que cette incitation à composer le 15 ou le 116-117 avant de venir aux urgences, provoque un vrai embouteillage au centre d'appel. "Tout patient qui relève de la médecine générale devrait appeler le 116-117 et le 15 pour les urgences. Mais le problème, c'est que le Samu a la tête sous l'eau, parce que le nombre d'appels a considérablement augmenté là aussi", concède Éric Batard.

 

Pour le seul mois de juillet, 71.000 appels ont été reçus à la régulation à Nantes, avec une attente moyenne de quatre heures.