François Braun ministre de la Santé : qu'en pense le personnel soignant ?
François Braun fait-il l'unanimité ? Ce médecin urgentiste de Metz, auteur d'un rapport qui contient 41 recommandations pour améliorer les urgences, remplace Brigitte Bourguignon au ministère de la Santé. La nouvelle de cette nomination fait beaucoup parler aux urgences du CHU de Purpan, à Toulouse.
Le nouveau ministre de la Santé a donc pris ses fonctions lundi. François Braun remplace Brigitte Bourguignon, battue aux élections législatives. Ce médecin urgentiste de Metz est notamment l'auteur d'un rapport qui contient 41 recommandations pour améliorer les urgences . À Toulouse, où le personnel des urgences du CHU était en grève lundi, la nouvelle de cette nomination divise.
"On ne peut pas s'offusquer devant une situation qu'on a soi-même créée"
C'est le cinquième lundi d'affilée qu'ils sont en grève pour demander plus de personnel. Pour Matthieu, qui est manipulateur radio aux urgences et délégué CGT, la nomination de François Braun ne changera pas grand-chose. "On ne peut pas s'offusquer aujourd'hui devant la situation quand on l'a créée soi-même", s'indigne-t-il sur Europe 1. " J'imagine que François Braun, qui est chef de service, a validé les fermetures de lits et les fermetures de postes. Il a certainement validé ces politiques d'austérité dans les hôpitaux qui ont mené à la situation qu'on connaît aujourd'hui".
Mais pour Gilles, qui est infirmier aux urgences du CHU de Purpan, le fait que le ministre soit un urgentiste peut lui permettre d'être plus efficace. Pour lui qui fait grève pour la première fois en huit ans, il faut répondre très vite au malaise des soignants.
"On demande des besoins humains en plus"
"Sur le papier, je trouve ça très bien", confie-t-il. "Maintenant, Olivier Véran était neurologue. Ça n'a pas réglé tous les problèmes de neurologie, mais attendons de voir. Nous, on ne demande pas des augmentations de salaire, on demande des besoins humains en plus. Et ça, il faut y répondre en maintenant. L'exercice de notre métier devient dangereux. Moi, quand je m'occupe de 25 patients, je suis incapable de dire le nom des personnes et encore moins les pathologies pour lesquelles elles sont aux urgences ou quels soins je dois leur faire".
Et tous sont conscients qu'il faudra malgré tout du temps, notamment pour responsabiliser la population, alors que près de 40% des patients qui se présentent ne relèvent pas des urgences et pourraient être pris en charge par un médecin de ville.