Christian Paul, député PS (1280x640) Europe 1 1:23
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Christian Paul a co-signé mercredi une tribune avec plusieurs leaders socialistes dans "Le Monde", un sévère réquisitoire contre la politique du gouvernement.

"C’est un droit d’inventaire qui s’exerce." Christian Paul, député socialiste et frondeur, est revenu mercredi, dans Europe 1 soir, sur la tribune publiée dans le quotidien Le Monde, qu'il a co-signé avec plusieurs leaders socialistes et écologistes. Dans cette tribune, il réclame un changement de ligne radical, sous peine d'une défaite à la présidentielle de 2017. "Ce texte n’est pas violent. Il marque le fait que le gouvernement est en train de s’éloigner de la gauche."

“Les idées que nous défendons, les valeurs que nous prônons sont encore très majoritaires au sein du parti", ajoute le député. "Et parallèlement, je pense que la politique de Manuel Valls n’est pas majoritairement acceptée par les Français, ni par la gauche."

Mettre en lumière les erreurs commises. Avec cette tribune, "nous cherchons à mettre en pleine lumière des erreurs qui ont été commises. J’ai interpellé Manuel Valls notamment sur la question des réfugiés, j’ai dit que la fermeté on devait la réserver à Viktor Orban, le président hongrois, et non aux réfugiés", a commenté Christian Paul en référence au discours du Premier ministre à Munich.

Retirer le projet de réforme du travail. La tribune critique également sévèrement le projet de réforme du travail. "L’ensemble des syndicats sont opposés aujourd'hui à ce texte et certains demandent même son retrait. Comme moi. Qui peut penser que, dans une période de chômage de masse, rallonger le temps de travail, c'est lutter contre le chômage", s'est agacé Christian Paul.

"On fabrique la loi sous l'influence des lobbies". Plus généralement, Christian Paul parle de "défaillance démocratique" : "Nous rêvions avec l'élection de François Hollande de retrouver un fonctionnement où l’on puisse, dans une majorité, faire prévaloir intelligence du Parlement, l'expérience dans les territoires. Aujourd'hui, le parlement est vassalisé. La Ve République ne produit pas de l’unité mais de la discipline. La capacité à fabriquer du compromis social a également explosé en 2014. Et quand il n'y a plus de compromis social, comment fabrique-t-on la loi ? Sous l'influence des lobbies patronaux", s'est désolé le député PS.