Chômage : la réunion de la dernière chance pour François Hollande

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Antonin André avec M.S. , modifié à
Alors que l'exécutif reçoit lundi les syndicats, le chef de l'Etat sait qu'il ne lui qu'un an pour faire baisser le chômage.

Manuel Valls reçoit lundi les syndicats pour parler emploi et François Hollande doit rendre ses arbitrages dans les jours qui viennent. Les grands patrons de nombreuses organisations, comme le MEDEF et l’APEC, font leur liste de vœux dans une lettre commune. 

Dernière ligne droite avant 2017. Dos au mur, le président joue sa dernière carte. Il lui reste douze mois pour réussir là où il échoue depuis trois ans, malgré les 50 milliards d’euros d’allègement de charges pour les entreprises et les plus de 450 000.emplois aidés aujourd’hui en France, un record. Tant d’efforts pour un résultat nul, avec un chômage qui continue à croître. Le taux de chômage des jeunes en France – François Hollande a fait de la jeunesse l’une de ses priorités - témoigne de cet échec : plus de 25% sont au chômage. Ce taux dépasse de cinq points la moyenne européenne. Le chef de l’Etat le sait mieux que personne, lui qui a décrété "un Etat d’urgence économique et social". Et l’enjeu est lourd, tant pour les chômeurs que pour lui-même : sans résultats sur le front de l’emploi, il peut dire adieu à un second mandat.

Problème de majorité. Alors qu’il lui faut des mesures fortes et radicales, François Hollande a un problème de majorité, tant sur la déchéance de nationalité que sur l’économie avec les frondeurs. Il peut pourtant en faire beaucoup plus pour les entreprises, comme d’autres leaders de gauche avant lui, en violant leur famille politique. "La gestion de l'économie n'est ni de gauche ni de droite. Elle est bonne ou mauvaise... Ce qui compte, c'est ce qui marche", avait martelé le Premier ministre britannique Tony Blair en 1997. Les travaillistes l’avaient suivi, tout comme le SPD allemand avait avalé les réformes Schröder en Allemagne. Dans l’Hexagone, Lionel Jospin a été le Premier ministre qui a le plus privatisé les entreprises publiques. François Mitterrand, honoré ces jours-ci par François Hollande, a quant à lui défendu une politique du franc fort.

François Hollande doit donc prendre des risques. L’Elysée affirmait ces jours-ci qu’"on va voir ce qu’on va voir". On parle de déverrouiller la durée hebdomadaire du travail, d’assouplir le système des heures supplémentaires. Ces mesures n’ont rien de révolutionnaire, tandis que la loi Macron 2, annoncée comme le gros coup de booster à l’économie française, a du plomb dans l’aile : elle est désormais évoquée au conditionnel à l’Elysée.