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Ophélie Artaud , modifié à
Interrogé sur les responsabilités de l'État concernant l'OQTF qui visait la suspecte présumée du meurtre de la jeune Lola, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, l'invité du Grand rendez-vous d'Europe 1/Les Échos/CNews ce dimanche, est revenu sur la récupération politique qui est faite de l'affaire et pour lui, "ce n'est pas l'État qui a tué Lola, c'est une criminelle".

À la veille des funérailles de la jeune Lola, 12 ans, dont le corps a été retrouvé dans une malle dans le XIXe arrondissement de Paris, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, est revenu au micro du Grand rendez-vous sur les récupérations politiques faites après la mort de la fillette. Il a notamment pointé du doigt les manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours, autour d'Éric Zemmour notamment, où on pouvait lire sur des pancartes, à côté du visage de Lola : "l'État m'a tuée". Pour Olivier Véran, "ce n'est pas l'État qui a tué la petite Lola, c'est une criminelle, une assassin qui a enlevé, séquestré, violenté et tué une petite fille de 12 ans. La récupération politique doit sauter au visage quand on dit 'l'État m'a tuée'. Ce n'est pas l'État qui est un assassin".

Pour Olivier Véran, la difficulté à faire respecter les OQTF vient en partie "des pays destinataires"

Au micro d'Europe 1/Les Échos/CNews, Olivier Véran a critiqué "une récupération scandaleuse. À côté de cela, il faut aussi se poser toutes les questions sur comment un drame pareil a pu intervenir, au-delà du fait que ce soit une femme qui était expulsable. Comment un drame pareil peut intervenir dans notre société ?", a-t-il insisté. Le porte-parole du gouvernement est ensuite revenu sur la question du respect des obligations de quitter le territoire français (OQTF). La mise en cause présumée dans le meurtre de Lola était en effet visée depuis le mois d'août par une OQTF et aurait dû quitter la France au plus tard à la fin du mois de septembre. Pour Olivier Véran, "la question est de savoir comment pouvons-nous faire, dans les sociétés européennes, pour que lorsqu'une personne est expulsable, elle puisse être expulsée."

Interrogé sur le taux d'exécution des OQTF en France, qui "étaient de 6% l'an dernier alors qu'ils étaient de 22% il y a 10 ans", rappelle Dimitri Pavlenko, ce niveau "est remonté cette année", justifie Olivier Véran. "L'année dernière [ces chiffres étaient liés] au confinement et au Covid où les expulsions étaient difficiles". Pour le porte-parole du gouvernement, le problème vient des pays d'origine des personnes visées par un OQTF : "il y a un blocage qui ne vient pas de notre capacité à expulser des gens qui n'ont plus leur place sur le territoire national, mais qui vient de la capacité à faire accepter, par les pays destinataires, les personnes qui relèvent de leur nationalité et qui devraient donc y retourner", insiste-t-il au micro d'Europe 1/Les Échos/CNews. "Nous travaillons diplomatiquement d'arrache-pied avec tous les pays dont relèvent un certain nombre de ressortissants. C'est un travail sérieux mené à l'échelle nationale et européenne."

"Ce n'est pas un manque de volonté politique"

Pour le porte-parole du gouvernement, faire en sorte que la totalité des OQTF soient respectées est "un objectif que nous voulons atteindre. Nous avons réorganisé les choses avec les centres de rétentions administratifs (CRA) où se trouvent les étrangers en situation irrégulière qui ont commis des délits et qui, avant même d'être expulsés, ne doivent pas être laissés en liberté."

Revenant sur le cas de la suspecte présumée du meurtre de Lola, il souligne qu'elle "n'avait pas commis de délit, n'était pas connue par la justice pour avoir commis le moindre acte réprobatoire même si ça faisait 10 jours qu'elle était formellement expulsable." Avant de conclure : "sur l'expulsion des personnes qui n'ont pas leur place, ce n'est pas une volonté politique qui manquerait. Ce qu'il faut continuer de faire et que demande le président de la République, c'est qu'on travaille avec les pays vers lesquels on doit renvoyer les gens."