Catherine Nay
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Catherine Nay, journaliste et éditorialiste Europe 1, présente "Souvenirs, souvenirs". Un livre qui retrace sa vie professionnelle, et personnelle, à travers le 20ème siècle et les hommes politiques célèbres. Président, ministre, socialiste, centriste, gaulliste, mais aussi journalistes, elle présente une galerie de portraits et d'anecdotes inédites. 
INTERVIEW

Catherine Nay​, éditorialiste Europe 1, présente "Souvenirs, souvenirs", chez Robert Laffont. Elle retrace sa vie personnelle et professionnelle riche, au contact des hommes politiques de ce monde. Président, ministre, socialiste, centriste, gaulliste, mais aussi journalistes d'Europe 1 et de l'Express, le livre présente une galerie de portraits. L'éditorialiste livre ses anecdotes notamment sur la période de mai 1968. A l'époque, journaliste à l'Express, elle suit de près les événements. 

"Le général, pendant mai 68, il était plutôt pour la castagne", se souvient Catherine Nay. "Il avait dit à Pierre Messmer (ministre des Armées, ndlr) : 'Ecoutez on va tirer en l’air, ils s’en iront comme des moineaux et puis si ça ne va pas vous tirez dans les jambes'. Et ce dernier lui avait répondu 'écoutez mon général, ce n'est pas réglementaire je ne le ferais pas.'"

"Il n'y avait pas de casseurs, ni de black bloc"

Durant les événements du mois de mai, Catherine Nay participe à une manifestation, avec le journal l'Express. "C'était une décision à main levée, je n'ai pas osé ne pas lever la main", confie la journaliste. "Je voulais surtout voir ce qu'était une manifestation. Et là j'ai vu ce que c'était une manif' encadrée par la CGT : ça défile et ça ne bronche pas. Il n'y avait pas de casseurs, ni de black bloc." 

"A cette époque, 'les insurgés' de mai 68 disaient qu'il y avait eu 15 disparus. On les pensait mort", confie Catherine Nay. Le pouvoir Gaulliste est pointé du doigt. "La chef du PSU de l'époque (Parti socialiste Unifié, ndrl) m'avait dit 'tu verras on va les retrouver, flottants dans la Seine, c'est ça ton pouvoir gaulliste!' Je me disais que j'étais irresponsable et on a eu très peur." Finalement, il n'y a eu aucun mort durant ces manifestations. "Pompidou était obsédé, il se disait "s'il y a un mort, c'est la chute du régime'", raconte Catherine Nay. 

Catherine Nay revient également sur le week-end de Pentecôte, juste après l'annonce de la tenue d'élections législatives par le général de Gaulle, au moment où les députés sont repartis dans les circonscriptions. Le général avait demandé à ce que toutes les pompes à essence soient réapprovisionnées, après un mois de pénurie. "Le gouvernement avait fait garder des stocks dans le bois de Boulogne", explique la journaliste. "Vous n'imaginez pas les embouteillages : tous les gens qui avaient une voiture à Paris sont partis s'aérer. Et il y a eu pendant ce week-end 70 morts sur les routes, et 600 blessés. Mais là ça ne choquait personne!"